Filmer vingt jours à Marioupol : "Le monde entier doit voir ce chaos"

Des gens s'abritent dans un théâtre de jeunes à Mariupol, en Ukraine, le 6 mars 2022. Image tirée du film "20 jours à Mariupol" de FRONTLINE PBS et AP ©AFP - Mstyslav Chernov
Des gens s'abritent dans un théâtre de jeunes à Mariupol, en Ukraine, le 6 mars 2022. Image tirée du film "20 jours à Mariupol" de FRONTLINE PBS et AP ©AFP - Mstyslav Chernov
Des gens s'abritent dans un théâtre de jeunes à Mariupol, en Ukraine, le 6 mars 2022. Image tirée du film "20 jours à Mariupol" de FRONTLINE PBS et AP ©AFP - Mstyslav Chernov
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“Filmez, le monde entier doit voir ce chaos” : c’est à cette demande, ici formulée par un passant, que s’attache à répondre Mstyslav Chernov dans les images qu’il tourne à Marioupol au début de l’invasion russe en février 2022.

Avec
  • Mstyslav Chernov Caméraman à l’AP

Le film de Mstyslav Chernov a reçu l’Oscar 2024 du meilleur documentaire.

Avec le photographe Evgeniy Maloletka, ils sont les derniers à être restés à la ville portuaire pour tenter de transmettre leurs images au monde alors que le siège sévit et que les communications sont interrompues. Durant 20 jours, ils ont été confrontés à l’horreur de la guerre quand elle touche les civils, aux morts et aux blessés, à la détresse et la douleur des survivants.

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Marioupol : un point stratégique pour la Russie

Pour Mstyslav Chernov, journaliste vidéo à l'Associated Press, lauréat du prix Pulitzer et réalisateur du documentaire “ 20 jours à Marioupol” disponible sur France.tv à partir du 21 février, Marioupol est rapidement devenue un point stratégique pour la Russie : “pour les Ukrainiens, la guerre a commencé en 2014 avec l’invasion russe. Nous avons passé des années sur le front. L’escalade va cependant beaucoup plus loin que d’habitude. La quantité de soldats que la Russie a envoyée près de Marioupol est aujourd’hui très importante, ce qui en fait un point stratégique considérable”.

Filmer Marioupol : une nécessité ?

En restant à Marioupol avec sa caméra lors de l’assaut russe, le journaliste fait le choix “d’enregistrer l’histoire pour notre pays. La décision d’y rester était tprise avant même que l’on ne s’y rende”. Si les habitants de Marioupol vivaient à proximité du front depuis 2014, le conflit a véritablement pris une autre dimension à partir de 2022. “On ne peut néanmoins pas être prêt à la guerre”, affirme Mstyslav Chernov, lui qui a couvert les fronts d’Irak et d’Afghanistan.

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Des images et de l'espoir

Le 3 mars 2022, les communications ont été coupées par les Russes et il est devenu impossible pour le journaliste de communiquer ses images. “Nous cherchions toutes les possibilités pour communiquer et parler aux gens, aux producteurs. Le stress principal venait du fait que l’invasion ne faisait que débuter et il était nécessaire de transmettre des images”, explique Mstyslav Chernov. “Dans ce documentaire, il y a du deuil, il y a des pertes, mais aussi beaucoup d’espoir”, ajoute-t-il, avant d'évoquer la détermination des Ukrainiens : “peu importe si le monde souhaite soutenir l’Ukraine ou non. Les Ukrainiens vont continuer à se battre, car ils se battent pour la liberté, pour la démocratie. Ce sont des choses réelles qu’ils comptent protéger”.

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