À partir de clichés issus d'IRM, une IA réussit à distinguer les cerveaux d'hommes et de femmes

Dans cette étude, les clichés en IRM fonctionnel de 1500 personnes entre 20 et 35 ans ont été étudiés. ©Getty - spawns
Dans cette étude, les clichés en IRM fonctionnel de 1500 personnes entre 20 et 35 ans ont été étudiés. ©Getty - spawns
Dans cette étude, les clichés en IRM fonctionnel de 1500 personnes entre 20 et 35 ans ont été étudiés. ©Getty - spawns
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A partir d'images en IRM fonctionnel, un algorithme d'intelligence artificielle est parvenu à distinguer le sexe des sujets. Si ces résultats montrent que l'IA est un outil intéressant et efficace pour la classification d'images, ils ne constituent pas une preuve de déterminisme biologique.

Le "sexe" se voit-il dans le cerveau ? C'est une question qui agite les scientifiques depuis le début du XIXème siècle, dès qu’on a été capable en fait de conserver les cerveaux dans le formol après dissection. Paul Broca par exemple, éminent neurologue, pionnier dans la découverte des localisations cérébrales, a montré que le cerveau des femmes était plus petit que celui des hommes. Rien d'étonnant ici mais ça ne veut pas dire grand chose. Et c’est justement le nœud du problème dans cette histoire : l’interprétation. Pour Broca, cela signifiait que les femmes étaient moins intelligentes que les hommes.

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"Ce n'est absolument pas un sujet neutre, purement scientifique."

Jusqu’à présent, il a été impossible de trouver un trait spécifique d’un cerveau "féminin" ou "masculin", à cause de l'immense variabilité entre les individus. En analysant des clichés d’IRM fonctionnel avec un algorithme d’intelligence artificielle,  une nouvelle étude parue dans PNAS révèle être parvenue à reconnaître avec un taux de succès de 90%, un cerveau d’homme d’un cerveau de femme.

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Est-il étonnant d'observer des différences entre les cerveaux d'hommes et de femmes ? Comment interpréter ces résultats ? Décryptage avec Catherine Vidal, neurobiologiste, directrice de recherche honoraire à l’Institut Pasteur et membre du comité d’éthique de l’INSERM.

"Ce qui est important de retenir, c'est que ces différences ne permettent pas d'en déduire l'origine. Toute la réalité de nos connaissances sur la plasticité cérébrale montre à quel point les expériences vécues et les apprentissages et tout l'environnement socio-culturel contribuent largement à forger nos cerveaux."

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