La CICAD a également indiqué que l’année 2024 a débuté par de très nombreux signalements. Comme la FSCI, elle exige que les autorités prennent des mesures politiques, judiciaires et éducatives.
«Véritable vague d’antisémitisme»
Selon la FSCI, les attaques du Hamas ont constitué un «déclencheur» pour l’augmentation de tels incidents. Dans son bilan de l’année écoulée, elle a parlé d’une «véritable vague d’antisémitisme», sans précédent par rapport aux dernières décennies.
Sur les dix voies de fait contre des personnes juives, c’est-à-dire des agressions physiques directes, enregistrées l’année dernière en Suisse alémanique et italienne, sept ont eu lieu après l’attaque du Hamas. Au total, 114 incidents sur 155 ont été enregistrés dans le monde réel après le 7 octobre, ce qui représente 74% des incidents de l’année.
Sur internet aussi, les incidents se sont multipliés après le 7 octobre, même s’ils n’ont que peu augmenté par rapport à l’année précédente. La FSCI a notamment cité le service de messagerie Telegram, où l’antisémitisme est libre dans de nombreux chats, sans être effacé et sans que les utilisateurs soient bloqués.
L’agression à Zurich comme point culminant
Les agressions physiques ont connu une intensité sans précédent, a constaté la FSCI dans son rapport. La tentative de meurtre d’un juif de 50 ans à Zurich le 2 mars dernier a constitué un point culminant.
Cet acte représente le crime de haine antisémite le plus grave commis en Suisse depuis deux décennies, selon la FSCI. Au niveau européen également, cet acte est un événement exceptionnel.
Ces incidents, et en particulier celui de Zurich, ont des répercussions sensibles sur la communauté juive de Suisse, a écrit la FSCI. Elle estime que se reconnaître comme juif en public s’accompagne souvent d’inquiétude, de retenue, voire de peur.