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Revue de presse Afrique

À la Une: le viol et la famine comme armes de guerre en Éthiopie

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Une femme devant un mur endommagé à Wukro, au nord de Mekele dans le Tigré, le 1er mars 2021.
Une femme devant un mur endommagé à Wukro, au nord de Mekele dans le Tigré, le 1er mars 2021. © AFP/Eduardo Soteras
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Un reportage glaçant à lire dans Le Monde Afrique, dans la région du Tigré dans le nord de l’Éthiopie, où l’envoyé spécial du journal a pu se rendre deux ans après la fin de la guerre qui a ensanglanté la province rebelle entre 2020 et 2022.

Deux après l’accord de paix, une guerre larvée se poursuit : le sida a fait sa réapparition : « Les associations d’entraide estiment que 15% des femmes ont contracté le VIH durant la guerre civile et redoutent une épidémie faute de campagne de dépistage et de soins. » En effet, « d’une violence inouïe, les affrontements (durant la guerre) auraient fait jusqu’à 600 000 morts, selon le bilan établi par l’Union africaine. Ils ont été aussi accompagnés de nombreux viols. Les autorités régionales du Tigré estiment à 120 000 le nombre de victimes d’abus sexuels ».

Deux ans après la fin des combats, poursuit Le Monde Afrique, « la région se relève encore péniblement de la guerre civile. Les estropiés et les "gueules cassées" sont partout en ville. À Makalé, où les camps de réfugiés se comptent encore par dizaines, la mendicité est devenue le seul moyen de subsistance pour tous ces déplacés dans leur propre pays. L’activité économique se trouve presque au point mort et la sécheresse a mené des centaines de milliers de Tigréens au bord de la famine. (…) Fermes abandonnées, bétail mort, cultures à l’arrêt : la sécheresse, puis les pluies destructrices qui ont suivi le conflit armé, condamne à la sous-alimentation plus de 90% des six millions de Tigréens ».

Le déni d’Addis-Abeba

Et Le Monde Afrique de dénoncer dans son éditorial ce qu’il considère comme un quasi acte de guerre : « Le gouvernement du Premier ministre, Abiy Ahmed, nie cette situation. Les autorités d’Addis-Abeba sont accusées d’abandonner les Tigréens à leur sort afin de parachever la mise à genoux de la province. (…) La famine qui fait rage au Tigré et le déni dont elle est entourée par les autorités éthiopiennes apparaît comme un symptôme supplémentaire d’une dérive contre laquelle la communauté internationale devrait se mobiliser. (…) Dans ce grand pays qui a besoin de réconcilier toutes ses composantes, aucune paix durable ne peut se construire en humiliant une partie de la population, conclut Le Monde Afrique, a fortiori en détournant les yeux du drame humanitaire flagrant qui la frappe. »

Tchad : opération séduction électorale ?

À la Une également, le Tchad qui va de surprise en surprise. Dimanche, on apprenait que le Premier ministre du gouvernement de transition tchadien, Succès Masra, se portait candidat à la présidentielle du 6 mai. Une annonce qui intervenait huit jours après celle du président Mahamat Idriss Déby Itno. Deux candidats du même bord donc… « L’opposition dénonce une "candidature prétexte", pointe Jeune Afrique, destinée à donner un semblant de pluralité à un scrutin qu’elle considère gagné d’avance par le président de la transition. »

Une « drôle de candidature », s’exclame L’Observateur Paalga au Burkina. « Simple jeu de rôle, s’interroge le journal, pour donner un soupçon de crédibilité à une élection dont l’issue finale est connue d’avance ? Car on voit mal ce candidat accompagnateur disputer sérieusement le fauteuil présidentiel, pour ne pas dire le trône, avec celui qui l’a hissé au rang de deuxième personnalité de l’État tchadien. »

Eau et électricité gratuites

Et puis ce lundi, autre surprise : le ministre des Finances et du Budget a annoncé la gratuité des consommations d’eau et d’électricité du 1er mars de cette année jusqu’au 31 décembre.

Le site camerounais 237online est plutôt dubitatif… « À quelques mois d’échéances électorales majeures, difficile de ne pas y voir une tentative de séduction de l’électorat, au mépris des réalités budgétaires et des impératifs de bonne gestion. Une stratégie à courte vue, qui risque de se retourner contre le pouvoir en place si les promesses ne sont pas tenues ou si les conséquences économiques s’avèrent désastreuses. »

WakatSéra à Ouaga est sur la même ligne et s’interroge : « Cadeau de ramadan ou début de campagne électorale ? Où les deux ? En tout cas, la gratuité de l’eau et de l’électricité jusqu’à la fin de l’année, décrétée par le gouvernement tchadien, n’a rien de fortuit. À s’y méprendre, cela ressemble à une manière pour la junte militaire de faire passer plusieurs pilules amères pour les populations tchadiennes. »

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