À Rennes, les fusillades sur fond de trafic de stupéfiants se multiplient ces dernières années. Voici les secteurs qui ont été les plus touchés.
Plusieurs dizaines de détonations, des habitants retranchés chez eux pendant une heure… À Rennes, le quartier du Blosne a connu des événements d’une violence encore jamais observée dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 mars.
Vers 2 h du matin, un commando d’une dizaine d’hommes encagoulés, équipés de gilets pare-balles et armés de kalachnikov a semé la terreur, place du Banat, en ouvrant le feu sur plusieurs immeubles. Deux personnes ont été blessées lors des échanges de tirs.
L’endroit, connu pour être l’un des plus gros points de deal de la capitale bretonne, n’a retrouvé son calme qu’au bout d’une interminable heure rythmée par les rafales des armes automatiques. Arrivés sur place au milieu de la nuit, le RAID et la CRS82 sont ensuite restés un long moment pour sécuriser le quartier.
Dans un communiqué adressé aux médias dimanche 10 mars, Nathalie Appéré a pointé du doigt la violence du narco-trafic. « La détermination des autorités est totale pour identifier et interpeller les auteurs de cette fusillade, et démanteler ce point de deal, qui gangrène le secteur », a assuré la maire de Rennes.
Dans la capitale bretonne, cet essor de la violence armée autour des points de deal n’échappe à personne. Il se traduit dans les chiffres. Depuis début 2020, Le Télégramme a répertorié 24 fusillades en lien avec le trafic de drogue. Certaines ont terminé de façon tragique avec la mort d’un jeune tchétchène à Cleunay, en mars 2021, ou encore le double meurtre de Maurepas, il y a près d’un an.
C’est d’ailleurs ce quartier - situé au nord de Rennes - qui concentre la majorité des faits recensés ces quatre dernières années. L’endroit a vécu plusieurs guerres de territoire pour le contrôle des points de deals. Plus à l’ouest, le quartier de Cleunay a aussi connu son lot de violences sur la période.
Plutôt épargné jusqu’ici, Le Blosne est devenu le nouveau point chaud de la capitale bretonne. Place du Banat, quatre fusillades ont éclaté entre des bandes rivales ces trois derniers mois. Au cœur du conflit, le contrôle d’une zone de trafic de drogue qui génèrerait plus de 10 000 € de chiffres d’affaires par jour.
Au point d’assister à des scènes défiant l’entendement. Comme lundi 18 décembre, quand plusieurs écoles du quartier avaient été confinées après qu’un homme armé d’une kalachnikov avait mis en joue un point de deal à proximité… en pleine journée. Avec la fusillade de ce week-end, un nouveau palier semble encore avoir été franchi.