L’Assemblée nationale vote en faveur de l’accord de sécurité franco-ukrainien, le RN et LFI s’y opposent

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« La Russie est une menace non seulement pour l’Ukraine, mais aussi directement pour nous, pour l’Europe, pour la France, pour le peuple français », a ajouté M. Attal.  [TERESA SUAREZ/EPA-EFE]

Les députés français se sont prononcés en faveur de l’accord bilatéral de sécurité entre Paris et Kiev mardi (12 mars), lors d’un vote non contraignant. La France Insoumise (LFI) a voté contre, le Rassemblement national (RN) s’est abstenu.

« En dépit de toutes les règles et de toutes les conventions internationales, nous sommes donc dans un moment décisif », a déclaré le Premier ministre Gabriel Attal lors de son discours devant les députés en amont du vote.

L’Assemblée nationale s’est prononcée lors d’un vote symbolique sur l’accord de coopération en matière de sécurité entre la France et l’Ukraine, signé le 16 février dernier à l’Elysée, par Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky.

« La Russie est une menace non seulement pour l’Ukraine, mais aussi directement pour nous, pour l’Europe, pour la France, pour le peuple français », a ajouté M. Attal. 

L’accord comprend un renforcement de la coopération militaire entre les deux pays pour les dix prochaines années, notamment dans les domaines de l’artillerie et de la défense aérienne ukrainienne. 

Paris promet également de fournir « jusqu’à 3 milliards d’euros de soutien supplémentaire » à Kiev en 2024.  « Notre sécurité a un prix », a estimé le ministre des Armées Sébastien Lecornu dans un entretien accordé au journal Le Parisien lundi (11 mars). 

« Le message du président de la République a été très clair : nous n’abandonnerons pas l’Ukraine et nous n’excluons par principe aucune option », a rappelé Gabriel Attal en référence aux propos d’Emmanuel Macron, qui a affirmé fin février ne pas « exclure » l’envoi de troupes militaires en Ukraine. 

« Nous nous inscrivons dans un cadre réfléchi pour réaffirmer notre soutien à l’Ukraine, mais sans faire la guerre à la Russie et en refusant toute logique d’escalade », a ajouté le Premier ministre.

Avant de conclure que « voter contre » l’accord signé avec Kiev serait le signe d’une France qui « tourne le dos » à son histoire : « s’abstenir, c’est fuir ». 

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LFI et RN opposés à l’accord

Les députés du Rassemblement national (RN) se sont abstenus lors du vote. « Soit on est pro-Macron, soit on est accusé d’être pro-Poutine », a déclaré Marine Le Pen, lors du débat. 

« Nous avons des devoirs envers le peuple français », a-t-elle ajouté. « C’est de la vie de nos jeunes soldats qu’il sera question si, par malheur, les annonces guerrières d’Emmanuel Macron, se révélaient être mises en œuvre. » 

« Sur ce texte dont nous pouvons soutenir le principe, il y a des lignes rouges », a déclaré mardi matin le président du RN Jordan Bardella, en référence à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne (UE) et à l’OTAN, auxquelles le parti s’oppose.

De leur côté, les députés de la France Insoumise (LFI, The Left), selon qui l’adhésion de l’Ukraine à l’UE et à l’OTAN est également une “ligne rouge », ont voté contre l’accord. 

Le député LFI Arnaud Le Gall a qualifié l’accord de soutien de la France à l’Ukraine de “chèque en blanc ».

« Oui ou non, acceptons-nous que la France, puissance nucléaire, se place en situation de guerre face à la Russie, puissance nucléaire ? Voilà la question qui nous est posée aujourd’hui », a-t-il ajouté, dénonçant « l’escalade » d’Emmanuel Macron par ses propos sur l’envoi de troupes en Ukraine.

L’ensemble des autres groupes politiques, dont Renaissance, Les Républicains (LR), Socialistes et Apparentés ou encore le groupe Ecologistes, ont voté en faveur de l’accord.

Après l’Assemblée nationale, le Sénat tiendra un débat similaire mercredi (13 mars).

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