L’extrême droite roumaine en tête des sondages, l’AfD allemande en recul : projection des élections européennes

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Avec des résultats aussi élevés, l'AUR envisage d'entrer dans le gouvernement du pays, et M. Simion indique clairement qu'il est prêt à faire bouger le Parlement européen et à lutter contre les « bureaucrates » de la Commission [EPA/ROBERT GHEMENT]

Le parti d’extrême droite roumain AUR s’est arrogé la première place dans les sondages, alors que l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a perdu du terrain face à l’alliance de gauche radicale Sahra Wagenknecht, selon les dernières projections d’Europe Elect pour Euractiv, qui montrent une divergence entre les forces aux niveaux nationaux.

Le parti d’extrême droite Alliance pour l’Union des Roumains (AUR), dirigé par George Simion, est apparu sur la scène politique roumaine en 2019, et a ensuite progressé constamment jusqu’à atteindre la première place en termes de sièges, ce qui devrait lui permettre d’en obtenir 12 lors des prochaines élections européennes.

Pendant ce temps, la popularité de la grande coalition du Parti social-démocrate (PSD, Socialistes et Démocrates européens) et du Parti national libéral de centre droit (PNL, Parti populaire européen) a continué à chuter après des scandales de corruption. Le PSD devrait passer à la deuxième place avec neuf sièges, suivi par le PNL qui devrait en obtenir huit.

D’autres forces politiques, comme le parti libéral Union sauvez la Roumanie (USR, Renew Europe), ont critiqué la grande coalition pour avoir présenté une plateforme et une liste communes en vue des élections européennes.

« Nous assistons à un festival de l’absurde : les gens qui votent PNL [un parti de centre droit] enverront en fait des sociaux-démocrates au Parlement européen », a déclaré Ionuț Moșteanu, vice-président et porte-parole de l’USR, à Euractiv.

Si l’AUR continue sur cette lancée, elle fera ses débuts au Parlement européen après les élections. M. Simion a expliqué à Euractiv qu’il cherche à intégrer le groupe des Conservateurs et Réformistes européens (CRE) pour rejoindre la Première ministre italienne Georgia Meloni, qu’il considère comme un modèle.

CRE devrait devenir le troisième, quatrième ou cinquième groupe le plus important du Parlement, dans une course au coude à coude avec le groupe d’extrême droite Identité et Démocratie (ID) et le groupe libéral Renew Europe.

M. Simion a déclaré que de nombreuses personnalités politiques socialistes et de centre droit en Roumanie, tels que des eurodéputés et des maires, sont en pourparlers pour rejoindre le parti AUR, ce qui consoliderait son emprise sur le paysage politique.

Avec des résultats aussi élevés, l’AUR envisage d’entrer dans le gouvernement du pays, et M. Simion indique clairement qu’il est prêt à faire bouger le Parlement européen et à lutter contre les « bureaucrates » de la Commission.

En Allemagne, la gauche radicale et l’extrême droite se renvoient la balle

En Allemagne, le nouveau parti dissident de gauche Alliance Sahra Wagenknecht (BSW), qui s’est séparé du parti de gauche traditionnel Die Linke en octobre, a attiré le soutien de la base électorale de l’Alternative pour l’Allemagne. Des sondages récents montrent que les deux partis réagissent de manière inversement proportionnelle l’un par rapport à l’autre : lorsque l’un progresse, l’autre recule.

Alors que l’AfD était en tête des sondages depuis des mois, le parti d’extrême droite est passé de 22 sièges en janvier à 16 depuis l’apparition de BSW. En effet, après avoir obtenu trois sièges en janvier, BSW en compte désormais huit.

Se différenciant de Die Linke, Sahra Wagenknecht a un ton plus socialement conservateur et eurosceptique – un changement qui l’a rendue particulièrement populaire auprès des électeurs d’extrême droite et conservateurs, soulignent les politologues.

Les analystes affirment que l’AfD et BSW tentent d’attirer la même base électorale, les deux partis partageant des points de vue similaires sur l’immigration.

Autres développements importants depuis les projections de fin février

  • France : le Rassemblement national (RN, ID), parti d’extrême droite, perd trois sièges, passant à 27.
  • La compétition pour les troisième et quatrième places au Parlement européen reste serrée : Renew (86) devance à nouveau CRE (84). En même temps, le parti d’extrême droite ID perd trois sièges et passe à 89, ce qui permettrait à Renew ou à CRE de prendre la troisième place.
  • S&D perd cinq sièges (135) ; le PPE gagne un siège (183) ; les Verts gagnent un siège (50) ; La Gauche gagne un siège (46).

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* Infographies et données fournies par Jakub Rogowiecki Tobias Gerhard Schminke, Europe Elects.

** Europe Elects est le fournisseur de sondages d’Euractiv, vous trouverez leur méthodologie ici.

***La projection utilise des sondages d’opinion pour les élections européennes dans les pays suivants : Autriche, Bulgarie, Chypre, Danemark, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Malte, Pays-Bas, Pologne, Roumanie, Suède. | La projection utilise les résultats des dernières élections nationales dans les pays suivants : Luxembourg (8-OCT-2023), Portugal (3-MAR-2024). | La projection utilise les résultats de la dernière élection européenne dans la circonscription suivante : Communauté germanophone de Belgique.

[Édité par Anna Martino]

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