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Protection de la biodiversité : le bassin du Congo mobilise 25 fois moins de financements que l’Amazonie

Protection de la biodiversité : le bassin du Congo mobilise 25 fois moins de financements que l’Amazonie
  • Date de création: 20 mars 2024 04:18

(Agence Ecofin) - Pour changer la donne, la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) et le Fonds mondial pour la nature (WWF) ont signé, le 19 décembre 2023, un mémorandum de collaboration. Il vise notamment à renforcer le processus de gouvernance des initiatives de financement climatique et de la biodiversité.

Une étude commandée par la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac) et le Fonds mondial pour la nature (WWF en anglais), menée entre février et mai 2023, révèle qu’entre 2017 et 2021, le financement pour la foresterie et la protection de l’environnement dans le bassin du Congo (2e plus grand bloc forestier mondial) n’a représenté que 40 millions de dollars (plus de 24 milliards de FCFA à la valeur actuelle du dollar). Ce montant est constitué d’aides publiques au développement (67%) et des prêts (25%). Sur la même période, l’Amazonie (plus grand bloc forestier mondial situé en Amérique du Sud) a mobilisé un milliard de dollars (plus de 600 milliards de FCFA), soit 25 fois la part captée par le bassin du Congo. Ce qui relègue le bassin du Congo au dernier rang des trois forêts tropicales derrière l’Amazonie et le Mekong-Borneo (Asie du Sud-est), en termes de financements.

 « Les procédures administratives sont très lourdes en Afrique centrale, ce qui n’attire toujours pas les investisseurs et les organisations qui élaborent les projets ou qui apportent l’assistance technique pour l’élaboration des projets », explique le secrétaire exécutif adjoint et coordonnateur technique de la Comifac. Chouaibou Nchoutpouen s’est exprimé en marge d’un atelier de coordination de l’initiative Comifac-WWF, tenu les 27 et 28 février 2024 à Douala. Ce dernier indique que les experts qui montent les projets sont parfois écartés au détriment d’autres personnes qui n’ont pas les compétences requises pour les élaborer. Conséquences, « ces projets sont mal ficelés et ne sont pas bancables ; finalement, il n’est pas possible de mobiliser des financements », poursuit Chouaibou Nchoutpouen.

À côté des problèmes de gouvernance, le secrétaire exécutif adjoint et coordonnateur technique de la Comifac évoque l’insécurité, notamment des rébellions et des guerres dans des pays comme la Centrafrique ou la RDC. Une situation qui n’est guère favorable à l’investissement, car « ces financiers ne sont pas que des philanthropes, beaucoup attendent un retour sur investissement et sont plus enclins à s’engager dans des zones plus ou moins sécurisées ». 

Répercussions graves

En plus, même lorsque des engagements sont pris, ils ne sont pas tenus. « Les 1,5 milliard de dollars d’engagement dans le cadre du Fair Deal lors de la COP 26 à Glasgow n’ont pas été décaissés à ce jour, mais plutôt des fonds de l’aide publique au développement (APD) ont été recyclés et présentés comme tels. Ce qui n’est pas juste et devrait interpeller les gouvernements dans la véracité des engagements des partenaires. S’agissant des fonds de l’Initiative pour la forêt d’Afrique centrale (Cafi), la RDC, le Congo, le Gabon et le Cameroun ont des lettres d’intention avec les premiers décaissements qui n’étaient pas encore effectués en 2021 pour ceux qui l’ont déjà reçu à ce jour. Quant aux Fonds de partenariat pour le carbone forestier (FCPF), seuls les décaissements pour la readiness (préparation à la Redd+) assortie des programmes de réductions des émissions ont été décaissés pour des montants variant entre 2 et 5 millions par pays de la sous-région engagés », regrette Jonas Kemajou Syapze, responsable financier Tridom, WWF.

Pour la Comifac, la disparité de financements entre l’Amazonie et le bassin du Congo pourrait avoir des répercussions graves. Et pour cause, ce massif forestier africain qui englobe près de 180 millions d’hectares de forêt tropicale, comme estimé en 2019 par WWF, joue un rôle crucial dans la biodiversité mondiale et les objectifs climatiques. Ses forêts, gérées par six pays (Cameroun, Gabon, Congo, RCA, Guinée-Équatoriale, Tchad), constituent un atout vital pour la planète. De plus, cette région compte les plus vastes tourbières tropicales du monde, couvrant environ 145 millions d’hectares et séquestre l’équivalent de 10 ans d’émissions mondiales de CO2. Il faut dire que malgré les menaces (déforestation, dégradation, braconnage, exploitation minière) auxquelles font face les pays du bassin du Congo, ces derniers ont, depuis le sommet de Rio (en 1992 au Brésil) sur le développement durable et celui de Kyoto (1997 au Japon) sur le climat, permis de conserver leurs écosystèmes forestiers en limitant le taux de déforestation entre 0,01 à 0,33%.

Autofinancement…

Pour augmenter les flux de financements en faveur des forêts du bassin du Congo, la Comifac et WWF ont signé, le 19 décembre 2023, un mémorandum de collaboration. Il vise notamment à renforcer le processus de gouvernance des initiatives de financement climatique et de la biodiversité. « Nous avons besoin des financements importants pour faire face à ces défis », martèle Laurent Some. À en croire le directeur des politiques et des partenariats de WWF, l’atelier de Douala consiste à trouver des options de financements qui vont alimenter cette initiative, de fixer également une feuille de route claire pour la tournée qui sera organisée dans les différents pays membres de la Comifac concernés.

Même si le montant de financement sollicité n’est pas encore déterminé par la Comifac, elle envisage de mettre en place comme proposée par l’étude sus-évoquée, des mécanismes qui lui permettront de s’autofinancer. Il s’agit notamment de la création d’un fonds fiduciaire forestier durable, l’attribution d’une valeur monétaire aux actifs naturels, l’émission d’obligations forestières pour les paiements de services écosystémiques, la mise en place d’un mécanisme de garantie du bassin du Congo, l’établissement d’une agence de promotion des investissements dans les marchés environnementaux et la création d’une facilité d’investissement et d’assistance technique pour les marchés environnementaux.

Frédéric Nonos, Investir au Cameroun



 
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