Carles Puigdemont, certain de remporter les élections catalanes, ne craint pas son arrestation

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L’avocat de M. Puigdemont a insisté sur le fait qu’une fois la loi d’amnistie publiée au journal officiel de l’État, la Cour suprême espagnole devrait lever le mandat d’arrêt qui pèse actuellement sur lui et créer « un cadre juridique différent » pour lui permettre de rentrer au pays. [Shutterstock/Alexandros Michailidis]

L’ancien président catalan Carles Puigdemont a exprimé sa disposition à être détenu, bien que temporairement, s’il retournait en Espagne après avoir remporté les élections régionales anticipées du 12 mai, a déclaré son avocat Gonzalo Boye dans une interview accordée à une station de radio locale.

M. Boye a assuré que l’ancien président catalan, qui s’est exilé en Belgique depuis 2017, est prêt à retourner en Catalogne si la loi d’amnistie promise par le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez (PSOE/S&D) pour les actes illégaux commis par les dirigeants séparatistes et leurs partisans entre 2011 et 2023 entre en vigueur.

« M. Puigdemont est prêt à revenir et à être arrêté, mais ils ne pourront pas l’empêcher de devenir président » du gouvernement régional catalan, a déclaré M. Boye à la station de radio catalane RAC-1 vendredi (15 mars). « Il assumera sa décision jusqu’au bout », a ajouté l’avocat.

L’ancien président catalan a annoncé lundi son intention de revenir sur X.

« Le fil rouge qui a marqué mon engagement politique est resté indélébile malgré les adversités que j’ai dû affronter depuis huit ans, particulièrement dures depuis six ans et demi. Nous nous sommes exilés pour les mêmes raisons pour lesquelles nous devrons revenir », a déclaré M. Puigdemont.

L’avocat de M. Puigdemont a insisté sur le fait qu’une fois la loi d’amnistie publiée au journal officiel de l’État, la Cour suprême espagnole devrait lever le mandat d’arrêt qui pèse actuellement sur lui et créer « un cadre juridique différent » pour lui permettre de rentrer au pays.

L’avocat a toutefois admis qu’il était possible que M. Puigdemont soit arrêté, étant donné qu’un nouveau mandat d’arrêt ne peut être exclu dans le cadre d’une affaire de terrorisme le concernant, mais il a insisté sur le fait que le président catalan « allait assumer les conséquences de ses décisions ».

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Si la loi d’amnistie controversée est finalement approuvée par le parlement espagnol à la fin du mois de mai ou, au plus tard, au début du mois de juin, l’ancien président catalan est convaincu que le mandat d’arrêt national lancé contre lui sera retiré et qu’il pourra retourner en Espagne en tant qu’« homme libre ».

Cela signifierait qu’il ne pourrait toujours pas retourner en Catalogne sans risquer d’être arrêté pendant la campagne électorale, mais la situation pourrait changer d’ici la fin du mois de juin, lorsque le débat sur l’investiture devrait avoir lieu au parlement régional catalan.

Cependant, tout dépendra de la manière dont les tribunaux espagnols décideront d’appliquer — ou d’interpréter techniquement — la nouvelle mesure.

Le dirigeant séparatiste a déclaré lundi qu’il annoncerait jeudi prochain, lors d’une conférence de presse à Elne, dans le sud de la France, s’il sera candidat pour son parti, le groupe séparatiste de droite Ensemble pour la Catalogne (JxCat), aux élections de mai.

Des sources de JxCat ont confirmé le week-end dernier que leur principal candidat aux élections était M. Puigdemont.

Un lieu symbolique pour annoncer son éventuel retour

M. Puigdemont et quelque 400 dirigeants ou sympathisants du mouvement séparatiste catalan pourraient bénéficier de la loi d’amnistie que M. Sánchez a promise à JxCat et à son rival de gauche, la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), en échange de leur soutien parlementaire pour rester au pouvoir.

Selon un sondage publié lundi par La Razón, le parti des socialistes de Catalogne (PSC) remporterait les élections catalanes avec 36 ou 37 sièges, tandis que JxCat dépasserait l’ERC comme deuxième force avec 32 ou 33 députés, soit un ou deux de plus que l’ERC (30 ou 31).

Le Parti populaire espagnol (Partido Popular, PPE), principale force d’opposition à Madrid, arriverait en quatrième position avec 12-13 sièges, suivi par le parti d’extrême droite VOX, actuellement troisième force au parlement espagnol, avec 9 ou 10 députés dans la chambre catalane, selon le sondage.

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