Greenpeace perturbe le sommet international sur le nucléaire à Bruxelles

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Un activiste de l'ONG Greenpeace, suspendu dans le vide, lors du sommet sur l'énergie nucléaire, à Bruxelles, 21 mars 2024. [Paul Messad / Euractiv]

Les activistes de Greenpeace ont perturbé jeudi (21 mars) la grand-messe sur le nucléaire organisée à Bruxelles et réunissant une quarantaine de délégations officielles venues du monde entier.

« Nucléaire, conte de fées », pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un activiste de Greenpeace devant le bâtiment où se tenait le sommet international sur l’énergie nucléaire organisé à Bruxelles jeudi par la présidence belge du Conseil de l’UE et l’Agence internationale de l’énergie atomique.

Jusqu’ici, rien d’étonnant. L’ONG, est connue pour son combat historique contre l’énergie nucléaire et ses actions coups de poing.

En témoigne celle menée lors du sommet international sur l’énergie nucléaire : l’activiste, brandissant sa pancarte, était suspendu dans le vide, au-dessus de la zone presse située au point d’arrivée des dirigeants et représentants des délégations présentes.

Au moment précis de son action, aucun dirigeant ou représentant n’était présent dans la zone, mais le président de la République, Emmanuel Macron, était attendu d’une minute à l’autre.

Résultat : la zone presse a été évacuée pour des « raisons de sécurité », a-t-on expliqué aux journalistes sur place, dont Euractiv.

Un activiste de l’ONG Greenpeace, suspendu dans le vide, lors du sommet sur l’énergie nucléaire, à Bruxelles, 21 mars 2024. [Paul Messad / Euractiv]

Greenpeace dénonce un « conte de fées »

Interrogé  sur les raisons de son action, l’activiste n’a pas répondu.

« L’Europe ne doit pas céder aux lobbies de l’industrie nucléaire et du gouvernement français à la recherche de fonds pour financer le “nouveau nucléaire” Greenpeace dénonce le manque de crédibilité de la relance nucléaire, coûts et délais de ce projet fantasmagorique », déclare l’ONG dans un tweet en réponse à notre couverture.

Dans un communiqué, Greenpeace s’explique de façon plus substantielle. L’ONG dénonce « une réunion déconnectée de la réalité, perpétuant le vieux mythe d’une énergie omnipotente qui pourrait sauver le climat ».

« “Le nouveau nucléaire”, qu’il s’agisse de grands réacteurs ou de petits réacteurs modulaires [small modular reactors ou SMR en anglais], est le plus mauvais choix possible pour notre avenir décarboné », poursuit-elle.

En parallèle, Greenpeace publiait mardi (19 mars) un rapport visant à décrédibiliser le nucléaire. Trop cher et trop lent, le nouveau programme français pourrait coûter jusqu’à 100 milliards d’euros, calcul l’ONG, contre les 50-70 milliards pour le moment estimés.

De son côté, EDF est en train de faire ses propres calculs. L’ensemble des études n’ont pas encore été menées, plaide l’énergéticien. Par conséquent, son patron Luc Rémont réfute, pour le moment, toutes les estimations avancées.

Délais, coûts, production : EDF dans un moment de vérité

Depuis quelques semaines, EDF essuie les critiques face aux allongements de délais et des coûts de ses projets, tandis que des problèmes sur le parc existant ressurgissent. L’énergéticien est dans un moment de vérité, à quelques encablures d’intensifier sa capacité de construction de réacteurs en Europe.

[Édité par Anne-Sophie Gayet]

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