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Von der Leyen propose de taxer les importations russes de céréales dans l'Union européenne

Cette "garantira que les exportations illégales de céréales ukrainiennes volées par la Russie n'entrent pas sur le marché de l'UE", a souligné la présidente de la Commission européenne ce jeudi 21 mars.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a proposé ce jeudi 21 mars d'imposer des droits de douane sur les céréales venant de Russie, alors qu'elles en sont actuellement exemptées au grand dam des agriculteurs de l'UE.

"Nous avons préparé une proposition visant à augmenter les droits de douane sur les importations de céréales, d'oléagineux et de produits dérivés, russes et bélarusses. Cela empêchera les céréales russes de déstabiliser le marché européen pour ces produits", a déclaré Ursula Von der Leyen, lors d'une conférence de presse, à l'issue de la première journée d'un sommet à Bruxelles.

Cette proposition intervient sur fond de mouvement de colère des agriculteurs à travers l'Europe. Elle devra être entérinée par une majorité qualifiée d'États membres, soit au moins 15 pays représentant 65% de la population de l'UE.

En vertu des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les produits agricoles russes sont jusqu'à présent exemptés de droits de douane dans l'UE.

Zelensky s'indigne

Dans les différents trains de sanctions adoptés contre Moscou après l'invasion de l'Ukraine en février 2022, les Européens avaient pris soin de ne cibler ni le secteur agricole, ni les engrais.

Ils redoutaient de déstabiliser les échanges de céréales dans le monde et de fragiliser la sécurité alimentaire de pays tiers d'Asie et d'Afrique, très dépendants de la puissance agricole russe. Mais cette ouverture aux importations russes irrite Kiev.

"Nous constatons que, malheureusement, l'accès de la Russie au marché agricole européen reste illimité", a déploré jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors d'une visioconférence avec les Vingt-Sept.

"Lorsque des céréales ukrainiennes sont jetées sur les routes (par des agriculteurs polonais mécontents, NDLR), des produits russes et bélarusses continuent d'être acheminés vers l'Europe (...) C'est injuste", s'est-il indigné.

La République tchèque, la Pologne et les trois États baltes réclament même une interdiction complète des importations de céréales en provenance de Russie et du Belarus. "Nous considérons comme impératif de remplir notre obligation morale de bloquer toute activité pouvant potentiellement renforcer" la Russie, avaient déclaré cette semaine les ministres de l'Agriculture de ces cinq États.

A.G avec AFP