En séjour à Kinshasa, capitale congolaise, Charles Onana, politologue et spécialiste de la région des Grands Lacs, a présenté son livre « Holocauste au Congo : L’Omerta de la communauté internationale » devant les étudiants congolais à l’Université des sciences de l’information et de la communication (Unisic) mercredi 20 mars.
Paru en avril dernier, ce livre suscite beaucoup d’intérêts sur fond de la résurgence de la rébellion du M23. Ce qui a brouillé les relations entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles. Charles Onana alerte l’opinion sur « l’extermination programmée des populations congolaises ». Le politologue explique comment « la mise à mort de la RDC est organisée, en utilisant la terreur et le mensonge dans le dessein de faire main basse sur des minéraux indispensables à l’industrie mondiale de l’armement, de la téléphonie mobile et de la transition énergétique ».
Il fait le constat du silence de la communauté internationale face à la crise dans la partie orientale de la RDC, instable durant plus de deux décennies. Bilan ? Près de dix millions de morts et des centaines de milliers de femmes violées, selon des rapports des Nations unies.
« Ce que j’ai trouvé dans mes recherches comme grave sur la crise à l’est de la RDC, c’est notamment l’imposition par la communauté internationale des réfugiés rwandais sur le sol congolais en 1994. Les revendications de la communauté Banyamulenge sur l’obtention de la nationalité congolaise en 1996 et les stratégies du Rwanda sur les multiples négociations, tout en pillant les richesses du Congo », a déclaré Charles Onana.
Il affirme, dans son livre, vouloir mettre en évidence les travaux de différents chercheurs et commissions congolais. M. Onana relève avoir eu accès notamment, aux archives confidentielles du conseil européen de la cellule stratégique qui réfléchit sur la diplomatie et la politique étrangère de l’Union européenne et des Nations unies.
« J’ai travaillé sur les archives de la Maison blanche, également j’ai pu avoir l’accès aux archives de la présidence de la République française, puis aussi les archives du tribunal international pour le Rwanda. J’ai rencontré un certain nombre des personnalités dans cette histoire, notamment le colonel du Marshall des troupes belges entre 1993 et 1994 », a détaillé Charles Onana.
Entre-temps, cette Kinshasa et Kigali continuent de s’accuser mutuellement des velléités de déstabilisation. Mais, le président Joao Lourenço, médiateur désigné dans cette crise, tente d’obtenir une rencontre entre le président Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame.
Josaphat Mayi