4 États membres prêts à reconnaître l’État palestinien « lorsque les circonstances s’y prêteront »

Seuls dix des 27 États membres de l’UE reconnaissent actuellement la Palestine comme un État. [EPA-EFE/MOURAD BALTI TOUATI]

L’Irlande, Malte, la Slovénie et l’Espagne ont déclaré vendredi (22 mars) que la reconnaissance de l’État de Palestine était le « seul moyen de parvenir à la paix » et à la sécurité dans cette région ravagée par la guerre.

« Nous avons discuté ensemble de notre volonté de reconnaître la Palestine et nous avons déclaré que nous le ferions lorsque cela pourra apporter une contribution positive et que les circonstances s’y prêteront », ont écrit les dirigeants des quatre États membres dans une déclaration commune à l’issue d’un sommet de l’UE à Bruxelles.

Ceux-ci n’ont toutefois pas précisé quelles étaient ces « circonstances ».

Interrogé par les journalistes sur les conditions à remplir, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez n’a pas répondu directement à la question. « Nous devons décider quand le faire, quand nous contribuerions à une solution et par conséquent, il s’agit d’une question d’évaluation politique » s’est-il limité à dire.

« Il est temps que cette reconnaissance contribue au processus de paix, à la fin de la violence et donc, à l’instauration d’une paix durable, avec sécurité et reconnaissance mutuelle, de la communauté arabe envers l’État israélien et du reste de l’Occident envers l’État palestinien », a-t-il ajouté.

« N’oublions pas que plus de 130 pays dans le monde ont déjà reconnu l’État palestinien », et qu’il reste maintenant à « l’Occident en général et à l’Union européenne en particulier, à de nombreux pays de l’UE » de le reconnaître, a-t-il rappelé.

En Espagne et en Irlande, cette reconnaissance fait partie du programme du gouvernement.

Malte a reconnu le droit de la Palestine au statut d’État en 1988, au même titre que la Bulgarie, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie, mais n’a jamais pleinement mis en œuvre cette décision.

Seuls dix des 27 États membres de l’UE reconnaissent actuellement la Palestine comme un État.

Interrogé sur le sujet, le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que « l’idée était d’entamer un processus, qui pourrait prendre en compte les mesures qui peuvent être prises de part et d’autre ».

Ces propos ont été tenus un jour après la décision des dirigeants de l’UE de demander une « trêve humanitaire immédiate menant à un cessez-le-feu durable » à Gaza et d’exhorter Israël à ne pas lancer d’offensive terrestre majeure dans la ville de Rafah, située à l’extrême sud de la bande de Gaza.

Cette déclaration commune arrive également le même jour que l’annonce du ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich de la saisie de plus de 800 hectares de terres dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée.

Suite à l’attaque du 7 octobre menée par le Hamas, l’UE s’est efforcée d’apporter une réponse unifiée à l’opération militaire israélienne.

Les Nations unies et les organisations humanitaires ont tiré la sonnette d’alarme quant au risque de famine, et les dirigeants européens ont appelé à un « accès humanitaire total, rapide, sûr et sans entrave » à Gaza.

Ils ont également relancé les efforts pour l’élaboration d’un processus de paix au Proche-Orient, pour lequel l’UE a présenté un plan visant à trouver une « solution crédible et globale » au conflit israélo-palestinien.

« Nous avons tous convenu que le seul moyen de parvenir à une paix et à une stabilité durables dans la région est de mettre en œuvre une solution à deux États, avec des États israélien et palestinien vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité », ont conclu les quatre dirigeants européens dans leur déclaration.

Gaza : les dirigeants de l’UE appellent pour la première fois à une « pause » devant mener à un « cessez-le-feu »

Les dirigeants de l’UE ont appelé pour la première fois jeudi (21 mars) à une « pause humanitaire immédiate menant à un cessez-le-feu durable » à Gaza et ont exhorté Israël à ne pas lancer une offensive terrestre majeure à Rafah.

[Édité par Anna Martino]

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