Stanislas Dehaene : "Le cerveau de l'enfant est une extraordinaire machine à apprendre"

Le neuropsychologue Stanislas Dehaene est notre invité de 8h20, il est, entre autres, professeur au Collège de France. ©Getty - Eric Fougère - Corbis
Le neuropsychologue Stanislas Dehaene est notre invité de 8h20, il est, entre autres, professeur au Collège de France. ©Getty - Eric Fougère - Corbis
Le neuropsychologue Stanislas Dehaene est notre invité de 8h20, il est, entre autres, professeur au Collège de France. ©Getty - Eric Fougère - Corbis
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Le président du Conseil scientifique de l’Education nationale Stanislas Dehaene vient présenter le livre “Science et école : ensemble pour mieux apprendre” (Odile Jacob), troisième volume des travaux du Conseil, qui regroupe des enseignements en matière de pédagogie.

Avec

Avec son nouvel ouvrage, “Science et école : ensemble pour mieux apprendre” (Odile Jacob), le Conseil scientifique de l’Education nationale propose "des synthèses de ce qui est connu sur le plan scientifique dans tous les domaines, depuis l'économie jusqu'à la psychologie expérimentale, au travail explicite dans les classes", indique Stanislas Dehaene, président du Conseil et professeur au Collège de France. "On a rassemblé beaucoup de connaissances sur la lecture, sur les mathématiques, mais aussi sur le bien-être des élèves, leur sommeil, l'envie d'apprendre", détaille le chercheur.

Décalage de niveau entre garçons et filles

Alors qu'en lecture, "on a beaucoup progressé", selon Stanislas Dehaene, il constate en revanche un déficit du niveau des jeunes Français en mathématiques. "À l'entrée en sixième, la grande surprise c'était que 22 % des élèves arrivent à placer la fraction 1/2 au bon endroit, au milieu de 0 et 1", relate le président du Conseil scientifique de l'Education nationale. "Dans le lot des élèves qui y arrivent, il y a un tiers seulement de filles", déplore le chercheur. "Dans l'année de CP, on passe d'une situation où les élèves, garçons et filles, ont les mêmes résultats à l'entrée, et au bout d'un an, ils ont des résultats assez franchement différents. Il y a quelque chose dans notre système scolaire qui fait que les petites filles internalisent que les maths, ce n'est pas vraiment pour [elles]."

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Jouer pour mieux appréhender les mathématiques

"Les mathématiques commencent en maternelle", affirme Stanislas Dehaene. "Si on peut commencer par une approche en spirale, c'est-à-dire que chaque année on va y revenir un petit peu, on va avoir un apprentissage qui marche beaucoup mieux". Cet apprentissage doit passer, selon lui, par "beaucoup de jeux". "La recherche a montré que jouer à des jeux de plateau, comme les petits chevaux, ça donne de l'avance aux élèves". "On insiste beaucoup aussi sur le fait que les mathématiques, ce n'est pas le nombre, ce n'est pas les opérations. Les mathématiques, ce sont les régularités et la manière de les démontrer à autrui."

Une seconde langue dès la maternelle ?

"Le cerveau de l'enfant est une extraordinaire machine à apprendre", selon le professeur au Collège de France. "Dans les petites classes, comme la maternelle, les enfants apprennent spontanément la langue de leur interlocuteur sans qu'on ait besoin de faire des efforts formidables. Donc on pourrait imaginer des maternelles avec une seconde langue, on pourrait imaginer aussi des classes connectées, ça se fait dans d'autres pays, où pendant une heure on se connecte avec une autre classe et on parle strictement avec le bon accent dans la seconde langue", se projette Stanislas Dehaene.

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