À Milan, un polyptyque exceptionnel de Piero della Francesca retrouve ses huit panneaux pour la première fois en 450 ans

C’est un moment historique pour les mordus de Renaissance italienne : depuis le 20 mars, les huit panneaux survivants du polyptyque de Saint Augustin, peint entre 1454 et 1469 par le maître italien Piero della Francesca (1420–1492), sont enfin réunis pour la première fois en 450 ans ! 

Jusqu’au 24 juin, le public peut découvrir cet ensemble exceptionnel à deux pas de la Scala de Milan, au musée Poldi Pezzoli, inauguré en 1881 dans le palazzo d’un collectionneur du XIX^e siècle, Gian Giacomo Poldi Pezzoli – une maison-musée réputée pour ses trésors de la peinture italienne du XV^e siècle.

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Destiné au maître-autel de l’église des Augustins de Borgo San Sepolcro (aujourd’hui Sansepolcro) en Toscane, ville d’origine de Piero della Francesca, artiste mythique du Quattrocento, ce retable comptait à l’origine 30 panneaux. Mais l’ouvrage fut démembré et dispersé à la fin du XVI^e siècle, si bien que le panneau central et une grande partie de la prédelle n’ont jamais été retrouvés… Et que les huit morceaux restants sont restés séparés durant quatre siècles et demi !

Plusieurs tentatives infructueuses de réunir le polyptyque par le passé

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« Cette exposition est un miracle, une opportunité unique », a déclaré l’historienne de l’art et co-commissaire Machtelt Brüggen Israëls, de l’Université d’Amsterdam, à l’agence de presse Adnkronos. « Par le passé, certains musées avaient déjà tenté de réunir le polyptyque : le musée Poldi Pezzoli lui-même en 1996, la Frick Collection en 2013 et le musée de l’Ermitage en 2018. Mais, n’obtenant pas tous les prêts, ils en ont seulement proposé une reconstruction virtuelle », précise en effet le musée, qui a pu organiser cette exposition grâce au soutien de la fondation Bracco.

Des panneaux venus des États-Unis, de Londres et de Lisbonne

Ces panneaux aux couleurs éclatantes dépeignent des saints en pied sur fond bleu et aux tenues finement détaillées. Le musée Poldi Pezzoli en détenait déjà un, le portrait de Saint Nicolas de Tolentino. Quatre autres viennent de la Frick Collection de New York (Saint Jean l’Évangéliste, la Crucifixion, Sainte Monique, Saint Léonard), tandis que les trois restants ont été prêtés par la National Gallery of Art de Washington (Sainte Apolline), la National Gallery de Londres (Saint Michel l’Archange) et le musée national des Arts anciens de Lisbonne (Saint Augustin). Des œuvres désormais mises en valeur dans une très belle scénographie de l’architecte Italo Rota et du studio international de design CRA-Carlo Ratti Associati.