Une nouvelle étude révèle que 1 adolescent sur 6 est victime de cyberharcèlement

Une nouvelle enquête révèle une augmentation du cyberharcèlement
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Par Lauren Chadwick
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Cet article a été initialement publié en anglais

Le cyberharcèlement est en augmentation, selon une vaste enquête menée auprès d'enfants d'âge scolaire dans 44 pays, principalement européens.

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Selon une nouvelle étude, environ un adolescent sur six déclare avoir été victime de cyberharcèlement, ce qui représente une "légère augmentation" par rapport aux chiffres de 2018.

En partenariat avec le bureau régional européen de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les chercheurs ont interrogé plus de 279 000 jeunes âgés de 11, 13 et 15 ans sur le harcèlement dans 44 pays et régions d'Europe et d'Asie centrale, ainsi qu'au Canada.

Ils ont constaté que si les tendances générales sont restées stables, le harcèlement en ligne - qui consiste à envoyer des messages, des posts ou des courriels méchants, ou à partager des vidéos ou des photos en ligne sans autorisation - a augmenté.

"Le monde numérique, tout en offrant d'incroyables possibilités d'apprentissage et de connexion, amplifie également les défis tels que le cyberharcèlement. Il faut donc mettre en place des stratégies globales pour protéger le bien-être mental et émotionnel de nos jeunes", affirme le Dr Joanna Inchley, coordinatrice internationale de l'étude Health Behaviour in School-aged Children (HBSC), réalisée tous les quatre ans.

"Il est essentiel que les gouvernements, les écoles et les familles collaborent pour lutter contre les risques en ligne et veiller à ce que les adolescents bénéficient d'un environnement sûr et favorable pour s'épanouir".

Le rapport montre que le cyberharcèlement est légèrement plus répandu chez les filles, puisque 16 % d'entre elles déclarent en être victimes, contre 15 % des garçons.

Ces chiffres sont en hausse par rapport à 2018. À l'époque, 13 % des filles et 12 % des garçons avaient signalé ce phénomène. 

Au niveau national, "les garçons en Bulgarie, en Lituanie, en Pologne et en Moldavie" ont signalé les niveaux les plus élevés de cyberharcèlement, selon le rapport. Le niveau le plus bas a quant à lui été signalé par les garçons en Espagne.

Les garçons sont également plus nombreux à avouer s'être livrés à du cyberharcèlement, 14 % d'entre eux déclarant l'avoir fait contre 9 % des filles.

Intimidations et bagarres physiques

Le rapport indique que, dans l'ensemble, environ 11 % des adolescents sont victimes de harcèlement à l'école, sans différences significatives en moyenne entre les garçons et les filles. Il existe toutefois des différences majeures entre les pays.

Le pourcentage de participants déclarant avoir été victime de cyberharcèlement va de 34 % chez les garçons de 11 ans en Lituanie à 2 % chez les garçons de 15 ans en France et dans les régions francophones de Belgique.

Chez les filles, les chiffres varient entre 33 % chez les jeunes de 13 ans en Lituanie à 3 % des filles de 15 ans en Italie, en Espagne et au Portugal.

Environ 6 % des adolescents interrogés ont déclaré avoir été victimes de harcèlement, les garçons étant les plus nombreux dans ce cas.

Les garçons sont également plus enclins à se battre physiquement, selon le rapport, puisque 14 % d'entre eux ont été impliqués dans des bagarres, contre 6 % des filles.

Si la prévalence des bagarres est plus élevée chez les garçons dans presque tous les pays, le phénomène est le plus marqué chez les garçons âgés de 13 et 15 ans en Arménie, tandis qu'en Norvège, au Portugal et en Suède, ce sont les filles âgées de 15 ans qui sont les moins nombreuses à se battre.

Cela reflète en partie la manière dont les garçons et les filles sont socialisés, selon les auteurs.

"Des recherches antérieures ont également démontré que des facteurs tels que la richesse du pays, le revenu ou l'inégalité entre les sexes ont un impact sur les cas de harcèlement et de bagarres", explique à Euronews Health Alina Cosma, chargée de recherche au Trinity College de Dublin et l'une des auteurs du rapport.

Un appel au réveil

L'une des jeunes filles interrogée, originaire de Belgique, est citée dans le rapport : "Je pense que le plus grand problème de santé chez les adolescents et les enfants est le développement de problèmes mentaux à cause du harcèlement".

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Elle ajoute qu'elle espère que les auteurs de brimades prennent conscience des dégâts qu'ils causent.

"Ce rapport est un signal d'alarme qui nous invite tous à mieux lutter contre le harcèlement et la violence, où et quand elles se produisent", avance le docteur Hans Kluge, directeur régional de l'OMS pour l'Europe.

"Les jeunes passant jusqu'à six heures par jour en ligne, des changements, même minimes, dans les taux de harcèlement et de violence peuvent avoir de profondes répercussions sur la santé et le bien-être de milliers de personnes", ajoute-t-il.

L'étude présente certaines limites, car elle repose sur des données autodéclarées.

"Bien que les données autodéclarées soient précieuses pour rendre compte d'expériences et de comportements personnels qui ne sont pas toujours observables, elles peuvent être influencées par plusieurs facteurs : la volonté ou non des personnes interrogées de divulguer des informations, leur compréhension des questions et leur mémoire des événements", explique Alina Cosma.

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Pour résoudre ces problèmes, l'étude a utilisé des échantillons représentatifs, préservé l'anonymat des participants afin de "favoriser l'honnêteté" et utilisé des "questionnaires adaptés à l'âge des personnes interrogées".

"Cette méthodologie minutieuse garantit que, malgré ces limites, les données recueillies soient suffisamment fiables et solides pour nous permettre d'analyser les comportements des adolescents en matière de santé", ajoute-t-elle.

Les auteurs du rapport soulignent que le harcèlement est souvent lié à une mauvaise santé physique, à des problèmes psychologiques et à de mauvais résultats scolaires.

"De l'automutilation au suicide, nous avons vu comment le cyberharcèlement sous toutes ses formes peut dévaster la vie des jeunes et de leurs familles", ajoute Hans Kluge.

"Il s'agit d'une question de santé et de droits de l'Homme, et nous devons prendre des mesures pour protéger nos enfants contre la violence et les préjudices, tant hors ligne qu'en ligne".

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