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Trois nouveaux centres de prise en charge des violences sexuelles ont vu le jour: "Les problèmes familiaux nous amènent beaucoup de victimes"

Trois nouveaux centres de prise en charge des violences sexuelles ont été créés récemment. Cela devenait urgent vu l'augmentation du nombre de victimes que ces centres prennent en charge. À Liège par exemple, où elles ont doublé en 6 ans, grâce sans doute au changement de mentalité.

Des femmes, des hommes, des enfants, des jeunes... Tous arrivent dans ce nouveau centre de Liège après une agression sexuelle. La démarche n'est pas facile et elle impliquera peut-être d'autres actes intrusifs, même s'ils sont médicaux. 24 heures sur 24, une infirmière est en première ligne avec une priorité : mettre la victime en confiance. 

"On les place dans un salon pour être plus à l'aise", explique Evelyne Eloye, infirmière légiste. "Là, on explique toutes les étapes et on s'adapte aux demandes de la personne". Le centre liégeois de prise en charge des violences sexuelles a été créé il y a six ans : la première année, 243 victimes ont poussé la porte tandis qu'en 2023, le nombre montait à 554, des femmes dans 90% des cas.

"Les violences sexuelles laissent de graves conséquences, les personnes peuvent arriver dans un état de sidération et notre travail, c'est que ces personnes soient encrées dans le présent", note Roxanne Evrard, psychologue. Certains scénarios sont plus fréquents que d'autres. "Le côté pauvreté sociale prend le dessus. Il y a toujours le côté festif, mais ce sont surtout les problèmes familiaux qui nous amènent le plus de victimes".

Formation spéciale pour la police

Dans 60% des cas, les victimes veulent porter plainte. À Liège, 64 policiers ont reçu une formation spécifique. "Il y a une approche encore plus pointue en termes de victimologie", explique Jean-Marc Demelenne, chef de corps de la police de Liège. "L'accent est mis sur ce type d'interventions particulières".

En six ans d'existence, le nombre de victimes prises en charge a plus que doublé. Un chiffre qui n'est pas le reflet de l'augmentation de la violence sexuelle, mais plutôt le signe d'une plus grande facilité à parler de son agression.

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