Petr Bystron, membre éminent du parti d’extrême droite allemand Alternative pour l’Allemagne (AfD) et candidat au Parlement européen aux élections de juin, a été accusé de recevoir de l’argent de la Russie. Les dirigeants de son propre parti lui demandent de clarifier ces allégations.
Le journal tchèque Denik N a publié mardi (2 avril) un rapport selon lequel M. Bystron est soupçonné par les services de renseignement tchèques d’avoir été en contact avec le réseau pro-russe Voice of Europe, qui est considéré comme l’un des moyens dont dispose le Kremlin pour diffuser la désinformation au sein de l’UE. Selon les services de renseignement tchèques, il aurait également reçu de l’argent de sources pro-russes.
Ces accusations ont également secoué l’AfD, les dirigeants du parti Alice Weidel et Tino Chrupalla ayant exigé une explication écrite de M. Bystron dans une lettre datée de mercredi.
La lettre, vue par la chaîne publique ARD, indique que M. Bystron a jusqu’à 14 heures jeudi pour répondre aux allégations dans une déclaration.
M. Bystron est considéré comme l’un des responsables politiques les plus favorables à la Russie au sein de l’AfD, qui s’oppose farouchement aux sanctions infligées à la Russie et à la fourniture d’armes à l’Ukraine.
Mais M. Bystrom est allé plus loin en comparant la livraison de chars allemands à l’Ukraine à la guerre menée par l’Allemagne nazie contre l’Union soviétique. « Des chars allemands contre la Russie en Ukraine – rappelez-vous, vos grands-pères ont essayé de faire la même chose», a-t-il déclaré lors d’un débat parlementaire.
En plus d’être le porte-parole de son parti en matière de politique étrangère, M. Bystron est également candidat aux élections européennes et a réussi à obtenir la deuxième place sur la liste, ce qui lui garantit pratiquement l’entrée au Parlement européen après les prochaines élections de juin.
L’AfD recueille actuellement environ 19,5 % des voix, juste derrière l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU) et 5 % devant le parti social-démocrate au pouvoir.