Vendée : "Tu finiras comme ta mère, tuée d'un coup de fusil"

Un Vendéen de 44 ans a été condamné à 8 mois de prison avec sursis pour avoir commis des violences sur son épouse devant leurs enfants.

Un homme a été condamné jeudi 4 avril à huit mois de prison avec sursis pour des violences commises son ex femme devant leurs enfants
Un homme a été condamné, jeudi 4 avril, à huit mois de prison avec sursis pour des violences commises sur son ex-femme, devant leurs enfants. ©JPY
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7 juillet 2023. C’est censé être jour de fête autour d’un pique-nique familial à Antigny en Vendée. Mais cette partie de campagne va mal se terminer. 

Poussée dans le coffre de la voiture

Parmi les convives, un couple et leurs enfants. Les parents sont en cours de séparation. Leur relation est tendue depuis un moment. Ce jour-là, en fin de soirée, la mère commence à tout remballer, ce qui va agacer son mari, alcoolisé.

Auprès de la voiture, il s’en prend à leur fille. Postée un peu loin, la mère voit son époux lever les bras en direction de l’adolescente et craint alors pour sa fille. Elle décide d’intervenir, pensant qu’il allait frapper l’enfant. Elle lui attrape le bras. L’homme réagit violemment. Il la prend par le col et la pousse, la faisant chuter dans le coffre de la voiture, cela sous les yeux de leur fille.

La mère a porté plainte. Une perquisition a eu lieu au domicile. Une dizaine d’armes, des armes de chasse déclarées, mais aussi trois pistolets sans autorisation de port d’armes, ainsi que deux couteaux ont été retrouvés et saisis.

Violences devant leur fille

Cette scène traduit un conflit latent qui règne au sein du couple depuis que la décision a été prise de se séparer. Divorce que l’homme a du mal à accepter. Sa colère est accentuée par le fait que son épouse s’est mise à fréquenter quelqu’un d’autre, trop rapidement à son goût.

« Les enfants entendaient quotidiennement des insultes à l’encontre de leur mère », rappelle la juge qui explique aussi que l’homme se serait rendu sur le lieu de travail de son épouse, aurait suivi son nouveau compagnon. Il aurait également menacé de mort son épouse. Une collègue de l’épouse a indiqué dans son témoignage avoir entendu le prévenu dire à sa femme « tu vas finir comme ta mère, tuée d’un coup de fusil par ton père ».

Menaces faisant référence à un drame, celui de la mère de la victime, assassinée par son père en 2001 parce qu’il n’avait pas supporté leur séparation. Des menaces qu’il aurait prononcées plusieurs fois.

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Relaxé des menaces de mort

A la barre, le prévenu nie en bloc les menaces de mort. « J’ai dit que je me mettrai une balle, car j’en avais marre. C’étaient des menaces contre moi, pas contre elle », explique-t-il au tribunal.

Selon la procureure, le prévenu « minimise sa responsabilité et les violences. Ce sont souvent dans ces moments de séparation que l’on voit des passages à l’acte violent », note la magistrate du parquet.

Cette dernière estime aussi qu’il y a « une absence de prise de conscience de la gravité des faits ». Elle requiert huit mois de prison assortis d’un sursis probatoire de deux ans, avec obligation de soins et interdiction de rentrer en contact avec la victime.

L’avocate du prévenu plaide la relaxe pour les menaces de mort réitérées, s’appuyant sur une absence d’éléments permettant de caractériser ces menaces répétées à l’encontre de sa femme.

Le tribunal a suivi les réquisitions du tribunal et condamné le prévenu pour les violences. Mais il l’a relaxé pour les menaces de mort réitérées. L’homme se voit aussi infliger une interdiction de port d’armes. Et les armes retrouvées chez lui sont confisquées. Il devra enfin verser 600 € à son ex-épouse pour le préjudice moral.

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