Perpignan : "Un trafic mafieux de pesticides via l'Espagne"
Le collectif alternatif aux pesticides a monté ce vendredi une opération de fraude médiatisée à la frontière.
Opération coup-de-poing ce vendredi du Collectif alternatif aux pesticides 66. Son cofondateur, Daniel Bouix et plusieurs autres adhérents se sont rendus dans une centrale d'achat agricole de Figueres afin d'acheter un bidon de pesticides, autorisés en Espagne mais interdits en France. Puis, ils se sont rendus, sous l'œil des médias, jusqu'à la frontière du Perthus afin d'interpeller les services de douanes pour qu'ils saisissent le produit et le détruisent. Ce que les forces de l'ordre ont refusé de faire.
Objectif de cette "fraude médiatisée" : dénoncer sur le sol français l'utilisation de produits prohibés et dangereux, pointer "un trafic mafieux" via l'Espagne, et "appeler l'Etat à prendre ses responsabilités" en la matière, face au lobby de l'agro-chimie. "Ces molécules sont dangereuses pour tous, pour les insectes, les abeilles, mais aussi pour tout être humain, c'est une question de santé publique. Ces produits sont réputés cancérigènes et perturbateurs endocriniens, explique Daniel Bouix. Le gouvernement ne donne pas les moyens aux forces de l'ordre de les intercepter sous prétexte des accords de Schengen sur la libre circulation des biens et des personnes. Alors, on laisse faire. Mon ennemi intime, c'est Charles Bocquet, directeur de l'UIPP (Union des industries de la protection des plantes). Il dit que le manque à gagner est de 5 % à 10 % sur le marché européen de vente de ces produits (10 milliards d'euros par an). Il ajoute que la perte de bénéfice est de 20 % sur le grand sud de laFrance notamment, concernant la viticulture et les cultures vivrières".
- "Des traces dans les eaux du robinet"
Pierre Aylagas, le député-maire PS d'Argelès a quant à lui répondu au rendez-vous du collectif qui lui a remis, sur place, le communiqué sur ses revendications. "Il a promis de me convier au prochain rendez-vous sur le sujet avec Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture. C'est déjà ça, poursuit le leader-militant. Nous mettons en cause la passivité des pouvoirs publics, tandis que l'on retrouve des molécules dans les eaux de forage, y compris dans les eaux de surface, où il y a des résidus d'herbicides extrêmement dangereux, interdits dans toute l'Europe, mais vendus sous le manteau en Espagne. Et l'on commence même à retrouver des traces de pesticides dans les eaux du robinet. Des milliers d'insectes pollinisateurs meurent. Mais la situation des abeilles, sentinelles de l'environnement, n'est que symptomatique d'un malaise général. Ce sont les agriculteurs et les consommateurs qui sont mis en danger", conclut Daniel Bouix, qui réfléchit déjà à qui offrir symboliquement son bidon de pesticides, passé clandestinement en France.
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