Jeux olympiques : des bactéries dangereuses rendent la baignade dans la Seine impossible

Les résultats d’une étude conduite par l’ONG Surfrider Foundation mettent en avant une surprolifération de bactéries dans l’eau du fleuve parisien.

Par Antoine Bouchet

Les athlètes plongent dans la Seine depuis le pont Alexandre-III pour le triathlon féminin, le 17 août 2023 à Paris.
Les athlètes plongent dans la Seine depuis le pont Alexandre-III pour le triathlon féminin, le 17 août 2023 à Paris. © Michel Euler/AP/SIPA / SIPA / Michel Euler/AP/SIPA

Temps de lecture : 2 min

À moins de quatre mois du début des Jeux olympiques, l'eau de la Seine est toujours trop polluée pour la baignade. C'est ce que révèle la dernière étude de l'ONG Surfrider Fondation.

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Entre le 28 septembre 2023 et le 21 mars 2024, des prélèvements ont régulièrement été effectués par l'association au niveau des ponts Alexandre-III et de l'Alma, entre lesquels doivent se dérouler plusieurs épreuves cet été (natation marathon, triathlon et paratriathlon).

Sur les 14 prélèvements effectués par l'ONG, 13 comportent des niveaux de présence de bactéries supérieurs aux normes sanitaires : les E. coli et les entérocoques, qui peuvent causer des otites, des conjonctivites, des gastro-entérites. En août déjà, des compétitions avaient été annulées à cause de la pollution du fleuve.

Jusqu'à sept fois davantage que les seuils autorisés

Alors que le maximum autorisé, selon les Fédérations internationales de natation et de triathlon, est de 1 000 unités formant colonies (ufc) d'E. coli pour 100 millilitres d'eau (ml), les taux observés sont souvent supérieurs à 2 000 ufc pour 100 ml. Avec un pic observé le 14 décembre 2023 à 3 950 ufc/ml sous le pont Alexandre-III. Le 7 février 2024, 7 250 ufc par millilitres ont même été constatés sous le pont de l'Alma, soit sept fois plus que le seuil maximal.

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Quant aux entérocoques, leur concentration ne doit pas dépasser les 400 ufc/ml. Si elles sont parfois dans les normes, ces bactéries excèdent elles aussi souvent les maximums préconisés. Des pointes à 2 040 sous le pont d'Alexandre-III et 1 190 sous celui de l'Alma ont ainsi été observées, toutes deux le même jour que les records d'E. coli.

Pas de plan B pour les JO

Ramenées aux recommandations plus souples de respectivement 1 800 ufc par 100 ml et 660 ufc par 100 ml pour les E. coli et les entérocoques, de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement (AFFSET), ces données sont moins alarmantes, mais excèdent tout de même encore régulièrement les seuils.

Face à ces chiffres inquiétants, Surfrider Foundation invite «  les parties prenantes à prendre des mesures urgentes pour garantir des conditions sûres et saines » pour les Jeux. En mars, le préfet de la région Île-de-France, Marc Guillaume, affirmait qu'il n'y a «  pas de plan B » pour les épreuves de nage en eaux libres prévues dans la Seine lors de Jeux.

La préfecture a indiqué à France Info que des usines de désinfection devraient bientôt fonctionner afin de régler le problème. Toutefois, Marc Guillaume a reconnu qu'un report « d'un ou deux jours  » était envisageable si «  un énorme orage » venait à polluer les eaux de la Seine au dernier moment.

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Commentaires (17)

  • Montagnard67

    D'après des athlètes participants aux jeux de Rio, les épreuves de natation en mer se déroulaient dans des eaux très très sales et polluées !

  • Pom75

    À chaque crue de la Seine, les égouts s’y deversent dedans et polluent un peu plus le fleuve. En revanche, comment les organisateurs des JO et autres dirigeants politiques, prennent encore les gens pour des ânes en leur faisant croire que tout est possible par un simple claquement de doigts !

  • P'tit-Loup

    J'ai proposé un peu plus tôt un post avec la solution consistant à verser en amont de la capitale du bleu à vécé, beaucoup de bleu... Visiblement c'est pas passé, ca n'a pas plu... Pourtant à l'image, avec toutes les télés internationales, ca aurait fait joli, du bleu...