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Belgique: ouverture du procès d'un présumé génocidaire rwandais

 C’est le septième procès de ce type organisé en Belgique en vertu de la compétence universelle. L’accusé, Emmanuel Nkunduwimye, est poursuivi pour crime de génocide, pour les meurtres d’un nombre non identifiés de personnes et pour un viol.

Le Rwandais Emmanuel Nkunduwimye assiste à la constitution du jury d'assises de son procès, le 3 avril 2024.
Le Rwandais Emmanuel Nkunduwimye assiste à la constitution du jury d'assises de son procès, le 3 avril 2024. AFP - BENOIT DOPPAGNE
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Avec notre correspondante à Bruxelles, Laure Broulard

En Belgique, le génocide des Tutsi au Rwanda revient devant la justice, trente ans quasi jour pour jour après le début des massacres. Après avoir condamné deux Rwandais en décembre dernier pour leur participation aux tueries, les assises de Bruxelles ont entamé lundi 8 avril le procès d’Emmanuel Nkunduwimye, réputé proche du comité national des milices interahamwe.

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Derrière le procès d’Emmanuel Nkunduwimye, il y a l’ombre d’un autre dossier : celui de Georges Rutaganda, deuxième vice-président du comité national des interahamwe, condamné à la prison à vie par le Tribunal pénal international pour le Rwanda en 2003. Selon l’acte d’accusation, les deux hommes étaient très proches et basés, pendant le génocide, dans le complexe Amgar, présenté comme un QG des miliciens à Kigali.

À Arusha au TPIR, Emmanuel Nkunwimye témoignera en faveur de son ami Georges Rutaganda. Arrivé en Belgique en 1998, l’accusé est aujourd’hui conducteur de taxi et comparait libre. 

« C’est quelqu’un qui a fui le Rwanda à la fin du génocide, qui finalement après quelques détours est arrivé en Belgique, y a demandé l’asile, et il a même obtenu la nationalité belge. C’est important de continuer à juger les génocidaire qui sont venus se réfugier en Europe », assure Alexis Deswaef, avocat des parties civiles.

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L’instruction a recueilli des témoignages parfois contradictoires : certains affirment que l’accusé a participé aux tueries et qu’il avait une position d’autorité au sein des interahamwe ; d’autres disent au contraire qu’il recherchait seulement de la protection auprès des miliciens. Emmanuel Nkundumiye, lui, clame son innocence.  

« Je serai extrêmement prudent par rapport à ce que les témoins viendront dire, et la crédibilité que l’on pourra apporter à ce qu’ils viendront dire. Je me battrai simplement pour que l’on ne condamne pas un homme sans preuve et qu’on ne condamne pas un homme si un doute subsiste », prévient Dimitri de Béco, avocat de la défense.

Le procès doit durer environ deux mois… parmi la centaine de témoins convoqués en personne ou via vidéo conférence, Paul Rusesabagina, le célèbre ancien directeur l’hôtel des mille collines, qui vit actuellement aux Etats-Unis…l’Hotel devrait en effet être évoqué au cours des débats, puisque l’accusé y aurait transféré des réfugiés contre paiement et aurait fournit l’établissement en bière pendant les massacres... 

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