Publicité

Donald Trump veut laisser les Etats américains légiférer sur l’avortement

Le candidat à la Maison-Blanche semble rejeter l’idée d’une interdiction à l’échelle nationale sur la question

Des manifestants pro-vie écoutent le président américain Donald Trump lors de son discours à l'occasion de la 47e «Marche pour la vie» à Washington, DC, le 24 janvier 2020. — © OLIVIER DOULIERY / AFP
Des manifestants pro-vie écoutent le président américain Donald Trump lors de son discours à l'occasion de la 47e «Marche pour la vie» à Washington, DC, le 24 janvier 2020. — © OLIVIER DOULIERY / AFP

Donald Trump affirme lundi qu’il souhaite laisser la main libre aux Etats américains pour légiférer sur l’avortement, semblant rejeter une interdiction à l’échelle nationale concernant cette question, au cœur de la campagne présidentielle. «Les Etats détermineront par vote ou par une loi, ou peut-être les deux. Quelle que soit leur décision, elle doit faire loi», a déclaré l’ex-président républicain dans une vidéo publiée sur sa plateforme Truth Social.

De nouveau candidat en novembre face à Joe Biden, il se targue lui-même d’avoir, par ses nominations à la Cour suprême des Etats-Unis, abouti au revirement de jurisprudence de juin 2022 qui a annulé la garantie fédérale du droit à l’avortement. Depuis cette décision redonnant aux Etats toute latitude pour légiférer dans ce domaine, une vingtaine ont interdit ou sévèrement restreint l’accès à l’IVG. «Beaucoup (d’Etats) auront un nombre différent de semaines» comme durée limite de grossesse pour un avortement, a exposé Donald Trump dans sa vidéo lundi. «Certains seront plus conservateurs que d’autres, et c’est comme ça. Au bout du compte, c’est la volonté du peuple qui compte», lance-t-il.

Lire aussi: En Floride, les citoyens voteront sur le droit à l’avortement en même temps que l’élection présidentielle

Référendums

Le républicain a également accusé les démocrates d’être en faveur de l’avortement jusque dans les derniers mois de grossesse, et «même une exécution après la naissance». Une affirmation sans fondement. En mars, Donald Trump avait d’abord indiqué qu’il pourrait se prononcer pour une interdiction nationale au-delà de 15 ou 16 semaines. Mais il avait également estimé qu’il ne revenait pas à l’administration fédérale de trancher sur ces questions, mettant en garde contre le coût électoral d’une position trop conservatrice sur ce sujet éminemment sensible.

Depuis la décision de la Cour suprême de juin 2022, les conservateurs ont perdu chaque référendum ou scrutin abordant la question de l’avortement. Ce, même dans des Etats qui leur sont d’habitude acquis, comme l’Ohio ou le Kansas. Les démocrates de leur côté capitalisent sur ce sujet brûlant bien conscients que la question a fait d’eux une machine à gagner – du moins dans les scrutins locaux.

Lire aussi: La pilule abortive dans le viseur de la Cour suprême américaine alors que son utilisation est toujours plus fréquente

La colistière de Joe Biden, Kamala Harris, se déplace régulièrement sur des campus américains dans les Etats les plus disputés de l’élection pour évoquer le sujet. «Dans tout le pays, des extrémistes s’en prennent à l’accès des femmes aux soins de santé et aux droits reproductifs», a-t-elle encore dénoncé fin mars en Caroline du Nord, exhortant les Américains à soutenir Joe Biden le 5 novembre pour protéger l’accès à l’avortement.

Mi-mars, elle est devenue la première vice-présidente en exercice à se rendre dans une clinique effectuant des IVG, dans le Minnesota. A travers le pays, les démocrates ont aussi encouragé à l’organisation de mini-référendums sur l’avortement dans plusieurs Etats décisifs pour la présidentielle – l’Arizona, le Nevada, la Pennsylvanie – le même jour que l’élection qui opposera Donald Trump à Joe Biden.

Lire aussi: L’Alabama vote une loi pour protéger la fécondation in vitro, menacée par une décision judiciaire assimilant les embryons à des enfants