L’infectiologue Karine Lacombe accuse Patrick Pelloux d’être « un prédateur » sexuel

L’urgentiste, ancien chroniqueur de « Charlie Hebdo », se voit reprocher son comportement et plusieurs réflexions déplacées. Des accusations qu’il réfute.

Par Antoine Bouchet

Temps de lecture : 2 min

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Cela fait plusieurs années qu'elle dénonce un « prédateur » parmi le milieu médical, mais sans donner son nom. Selon une enquête menée par le magazine Paris Match, l'homme ainsi désigné par la professeure Karine Lacombe n'est autre que Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France.

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Très médiatisé depuis la canicule de 2003, il est également très connu pour son rôle de chroniqueur, qu'il a tenu des années chez Charlie Hebdo, avant de quitter la rédaction quelques mois après l'attentat islamiste du 7 janvier 2015, qui a notamment coûté la vie à son très bon ami Charb. Il s'est également vu remettre la Légion d'honneur cette même année.

Cheffe des maladies infectieuses de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, où elle a côtoyé l'urgentiste, Karine Lacombe avait révélé dès 2020 dans une interview donnée au Monde qu'elle avait « fréquemment observé et subi des actes qui seraient aujourd'hui qualifiés d'agressions sexuelles : une main entre les cuisses, un effleurage de seins, des allusions grivoises ». À l'époque, elle ne dévoilait pas encore de nom.

À LIRE AUSSI « Complément d'enquête » : Patrick Pelloux ou les petits arrangements avec la réalitéEn 2023, elle accordait une autre interview, cette fois à Ouest-France, à l'occasion de la parution de son livre Les femmes sauveront l'hôpital : une vie de soignante. L'infectiologue s'y confiait davantage : « Il y a quelques mois, j'ai recroisé un urgentiste dont on sait qu'il est un prédateur sexuel. Il m'a lâché : De toute façon, avec #MeToo, on ne peut plus rien faire. Cela veut tout dire », assénait-elle.

« Oui, c'est bien lui dont il s'agit »

Le même jour, le docteur Damien Barraud, un anesthésiste-réanimateur au centre hospitalier régional de Metz-Thionville, partageait l'interview sur les réseaux sociaux avec ce commentaire : « Quelle journée mes amis. Après le charlatan des Calanques, le cochon de Saint-Antoine. » La professeure Karine Lacombe confirme aujourd'hui à Paris Match : « Oui, c'est bien lui dont il s'agit. »

L'infectiologue rapporte également des tirades qu'elle attribue à l'urgentiste : « Alors, les poulettes, ça piaille pas beaucoup dans ce poulailler ! », « Mmm, te mets pas comme ça, c'est trop tentant, putain ce qu'il fait chaud » alors qu'il enlace une interne de dos. Ou encore : « Tu fais la gueule, tu as été mal baisée hier soir ? »

Paris Match affirme, par ailleurs, que c'est en raison de son comportement inapproprié qu'il avait été contraint de quitter les urgences de l'hôpital Saint-Antoine en 2008, une décision rare. Il officie depuis au Samu de Paris, où il s'exprime très régulièrement sur la condition des soignants et les questions liées à la laïcité.

Contacté par le magazine, Patrick Pelloux a signifié « être sur le cul ». « Putain, je vais être obligé de lui coller un procès… N'importe quoi, je n'ai jamais agressé personne. Jamais ! On était trop grivois comme on l'était alors, voilà. »

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Commentaires (37)

  • Watys

    Quand une femme trouve qu'un homme dépasse les limites, qu'elle lui mette une gifle !
    Il comprendra immédiatement et on n'en parlera plus !

  • dryvesbleu

    Il est très dommage que nos politiques s’entourent et se fassent conseiller depuis des lustres de ce type de personnages pour élaborer les politiques de santé : hâbleurs, politisés +++ et hospitaliers.
    Il y a mieux comme conseillers dans le milieu médical sans oublier d’inclure des praticiens libéraux, toujours exclus des decisions. On voit le résultat de la Santé en France.

    La situation actuelle était deja bien prévue par les libéraux dès les années 81-83 et la politique impulsée par le ministre communiste Jack Ralite. Ils sont arrivés à leurs fins avec la catastrophe annoncée et les conséquences qu’il ne faut pas imputer aux soignants mais bien aux politiques.

  • iwa74

    La notoriété et la présence mediatique est une drogue dure.
    Après des semaines de plateaux télés. D interviews dans tous les medias et de sollicitations en tous genres, plus rien, wallou, nada.
    Simple retour a l hopital et à l'anonymat. Cela a dû etre terrible comme sevrage...