"Violeurs étrangers dehors" : des élus RN brandissent des affiches anti-immigrés en plein conseil régional

  • Julien Odoul a d’abord pris la parole pour défendre la liberté d’expression avant que ces collègues élus RN ne brandissent des pancartes assimilant immigrés et violeurs.
    Julien Odoul a d’abord pris la parole pour défendre la liberté d’expression avant que ces collègues élus RN ne brandissent des pancartes assimilant immigrés et violeurs. Photo AFP - Ludovic Marin
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La rédaction avec AFP

l'essentiel La présidente socialiste du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté a annoncé jeudi son intention de porter plainte pour "incitation à la haine" contre des élus du Rassemblement national qui ont brandi des pancartes anti-immigration en séance plénière.

La Dépêche du Midi a relaté l’incident des banderoles racistes placardées en plein Carnaval de Besançon, une action revendiquée par des membres d’un collectif "féministe identitaire", Némesis. Plusieurs jours après, l’affaire continue de faire des vagues en Bourgogne Franche-Comté. Cette fois-ci, c’est en pleine séance plénière du conseil régionale que l’amalgame entre immigrés et violeurs a été fait, par des élus du Rassemblement national.

Comme les femmes ayant troublé la fête à Besançon, les élus ont brandi des affiches aux messages haineux. "Des amalgames nauséabonds" assimilant immigrés et violeurs que la présidente du conseil régional Marie-Guite Dufay a jugés "intolérables", qui plus est tenus "dans une enceinte républicaine".

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"J’ai donc décidé de saisir le procureur de la République […] J’ai également l’intention de déposer plainte pour incitation à la haine", a souligné l’élue, dont la décision a été accueillie par des applaudissements dans l’hémicycle.

Le happening raciste a été visiblement bien préparé car c’est d’abord le président de groupe RN Julien Odoul, par ailleurs député et porte-parole du parti qui a pris la parole, dans l’hémicycle, pour adresser son soutien aux deux femmes du collectif Nemesis, placée en garde à vue à la suite du Carnaval. Pour Julien Odoul, elles sont victimes d’une entrave à la liberté d’expression.

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C’est à ce moment que les conseillers RN ont brandi leurs pancartes, selon la vidéotransmission de l’assemblée. "Il est interdit de faire ce que vous êtes en train de faire", a lancé Marie-Guite Dufay, qui a suspendu la séance. À la reprise des débats, elle a "rappelé l’article 48 concernant la police de l’assemblée : tout comportement des élus, attitude vestimentaire ou introduction d’objets sans rapport avec le processus délibératif est strictement prohibé".

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