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Vietnam: Truong My Lan, dirigeante d'un géant de l'immobilier, condamnée à mort pour fraude massive

C'est l'épilogue du plus grand scandale financier qu'ait connu le Vietnam. Un tribunal de Ho Chi Minh-ville a condamné ce jeudi 11 avril à la peine de mort Truong My Lan, la patronne d'un géant de l'immobilier, accusée de fraude massive, estimée par le parquet à 25 milliards d'euros. Et 85 autres accusés ont été condamnés à des peines allant du sursis à la prison à perpétuité.

Truong My Lan, présidente du promoteur immobilier Van Thinh Phat, accusée d'avoir escroqué des fonds de la Saigon Commercial Bank (SCB) au tribunal de Hô Chi Minh-Ville, le 11 avril 2024.
Truong My Lan, présidente du promoteur immobilier Van Thinh Phat, accusée d'avoir escroqué des fonds de la Saigon Commercial Bank (SCB) au tribunal de Hô Chi Minh-Ville, le 11 avril 2024. AP - Thanh Tung
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Truong My Lan avait été arrêtée en octobre 2023. Elle était jugée avec 85 autres prévenus pour avoir escroqué pendant 11 ans et jusqu'en 2022 environ 42 000 personnes, via un montage d'obligations transitant par la banque commerciale de Saïgon, détenue à plus de 90 % par son groupe. La justice vietnamienne l'a condamnée à mort. 

Au-delà du montant astronomique de l'escroquerie ( près de 44 milliards d'euros, dont 25 milliards qui ne seront jamais recouverts), les actions de la dirigeante à la tête de l'un des plus grands groupes immobiliers du pays, ont « érodé la confiance de la population dans la direction du parti et de l'État », a estimé le jury. Un acte qui ne se pardonne pas et qui exige une punition exemplaire dans un pays dirigé par le parti communiste et dont le secrétaire général Nguyen Phu Trong s'est lancé voici plusieurs années dans une campagne anti-corruption d'ampleur visant les hautes sphères politiques et économiques. 

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85 autres accusés 

Selon les observateurs, ce procès, spectaculaire du fait du nombre de prévenus, de victimes et l'ampleur de la fraude, a été pour le Parti communiste au pouvoir une tentative de réaffirmer son autorité. La peine capitale en fait partie.

Elle n'avait été requise par le procureur que contre Mme Truong considérée comme le cerveau de l'opération. Cette dernière a, lors de sa dernière prise de parole en public, confessé avoir pensé au suicide. « Dans mon désespoir, j'ai pensé à la mort », a-t-elle déclaré, dans des propos rapportés par Tuoi Tre, un journal d'État. « Je suis tellement en colère d'avoir été assez stupide pour m'être impliquée dans un secteur aussi difficile (la banque) pour lequel je n'avais que peu de connaissances », a-t-elle assuré. Plus d'un millier de propriétés lui ont été confisquées, selon les procureurs.

Les autres accusés, anciens fonctionnaires de la banque centrale, ex-membres du gouvernement ou dirigeants de la banque impliquée dans le montage frauduleux, la Saigon Commercial Bank (SCB), ont été condamnés à des peines allant du sursis à l'emprisonnement à vie.

Colère des personnes escroquées

Des centaines de personnes qui ont perdu leurs fonds presque du jour au lendemain ont manifesté mercredi 10 avril dans la capitale Hanoï et à Hô Chi Minh-Ville. Un important dispositif policier avait été déployé devant le siège de la banque centrale à Hanoï.  

Selon Amnesty International, de « nombreuses exécutions » ont lieu chaque année au Vietnam, de l'ordre de plusieurs dizaines par an.

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