Les plus grandes fortunes américaines “bâtissent des ‘portefeuilles de passeports’, des collections d’une deuxième, voire d’une troisième ou quatrième nationalité, au cas où elles devraient fuir leur pays natal”, constate CNBC.

D’après le cabinet d’avocats spécialisé en “citoyens fortunés” Henley & Partners, les Américains dépassent toutes les autres nationalités “lorsqu’il s’agit d’obtenir des domiciliations alternatives et des citoyennetés supplémentaires”, ajoute le média économique américain. Le milliardaire et investisseur en capital-risque Peter Thiel, cofondateur de Paypal, “a obtenu la nationalité néo-zélandaise”. L’ancien PDG de Google Eric Schmidt “a demandé la nationalité chypriote”.

Qu’on se rassure, il ne s’agit pas d’un exode majeur. Les riches ne renoncent pas à leur citoyenneté américaine, mais ajoutent un passeport à leur portefeuille. Les pays les plus en vogue sont le Portugal, Malte, la Grèce et l’Italie, qui proposent des politiques de “golden visas” avantageuses quand on est un riche investisseur étranger.

Un sésame contre l’instabilité

“Dans un contexte d’instabilité mondiale croissante, explique le cabinet, détenir un autre passeport, en particulier d’un pays considéré comme plus neutre ou politiquement plus clément [que les États-Unis], constitue désormais une précieuse solution de secours.” Dominik Volek, de Henley & Partners, résume :

“Nous vivons tous une époque incertaine, pas seulement aux États-Unis, mais partout dans le monde. Qui sait ce qui va se passer ? Il s’agit non seulement d’avoir un plan B, mais aussi un plan C et un plan D.”

La tendance est internationale. L’année 2024 pourrait connaître un “nouveau record de migration des millionnaires à l’échelle mondiale”. Quelque 128 000 d’entre eux “changeront de pays cette année, contre 120 000 en 2023 et 51 000 en 2013”.