Famine au Soudan : la communauté internationale promet plus de 2 milliards d'euros d'aide

Des réfugiés soudanais.
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Par Euronews avec AP
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Cet article a été initialement publié en anglais

A l'appel de l'ONU, une conférence des donateurs s'est engagée ce lundi à Paris à débourser plus de deux milliards d'euros en aide humanitaire pour secourir des millions de Soudanais menacés par la guerre et la famine.

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La communauté internationale s'est engagée ce lundi à Paris à mobiliser plus de deux milliards d'euros d'aide au Soudan. C'est ce qu'a annoncé Emmanuel Macron à l'issue d’une conférence internationale des donateurs.  Le président français n'a toutefois pas donné de calendrier détaillé ni de répartition du financement. 

Après un an de guerre au Soudan, les principaux envoyés diplomatiques, responsables de l’ONU et agences humanitaires ont par ailleurs exhorté les parties belligérantes au Soudan à mettre fin aux violations des droits et à autoriser l’accès à l’aide humanitaire.

Des membres de la société civile soudanaise et des groupes non gouvernementaux locaux participaient à la réunion de Paris, mais ni l'armée soudanaise ni ses paramilitaires rivaux n'étaient représentés.

Ce pays d'Afrique du Nord-Est  a sombré dans un conflit meurtrier en avril 2023 lorsque les tensions entre l'armée et des forces paramilitaires ont explosé en combats ouverts dans la capitale, Khartoum, et ailleurs dans le pays, poussant des millions de Soudanais à la famine. 

Le Soudan est devenu l’une des pires catastrophes humanitaires jamais connues sur le continent africain
Janez Lenarcic
Commissaire européen chargé de la gestion des crises

Une campagne humanitaire des Nations unies visait à collecter environ 2,5 milliards d'euros cette année pour fournir de la nourriture, des soins de santé et d'autres produits à 24 millions de personnes au Soudan, soit près de la moitié de la population.

"Un an s'est écoulé depuis l'éclatement du conflit au Soudan, qui a déclenché le catalogue des horreurs, un cauchemar d'effusion de sang qui a tué plus de 14 000 personnes et en a blessé 33 000 autres", a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Des réfugiés débarquent d'un camion transportant de nouveaux arrivants vers un centre de transit dans l'État du Haut-Nil, au Sud-Soudan.
Des réfugiés débarquent d'un camion transportant de nouveaux arrivants vers un centre de transit dans l'État du Haut-Nil, au Sud-Soudan.Screenshot from UNHCR video fed to AP

Le commissaire à la gestion des crises de l'Union européenne, Janez Lenarcic, a déclaré que le bloc des 27 membres cherchait à garantir que le Soudan ne soit pas oublié alors que les guerres à Gaza et en Ukraine dominent l'actualité internationale.

"La population soudanaise, prise dans cette situation d'urgence, est presque totalement invisible", a déclaré le commissaire. "Le Soudan est devenu l’une des pires catastrophes humanitaires jamais connues sur le continent africain", a-t-il déclaré, avant d’ajouter : "il est de notre devoir de ne pas détourner le regard".

Indifférence internationale

Les États-Unis et l’Arabie Saoudite ont initialement mené des efforts pour trouver une issue négociée au conflit. Mais ces efforts n’ont pas abouti et, depuis octobre, les combats ont été éclipsés par la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui menace de se transformer en un conflit régional plus vaste.

Les travailleurs humanitaires, quant à eux, préviennent que le Soudan se dirige vers une calamité de famine encore plus grande, avec un potentiel de morts massives dans les mois à venir. Les réseaux de production et de distribution alimentaires sont en panne et les agences humanitaires sont incapables d'atteindre les régions les plus touchées.

Le conflit a également été marqué par de nombreuses informations faisant état d'atrocités, notamment de meurtres, de déplacements et de viols, en particulier dans la région de la capitale et dans la région occidentale du Darfour.

Au moins 37 % de la population en situation de crise ou plus souffre de faim, selon l'ONG  Save the Children qui a averti qu'environ 230 000 enfants, femmes enceintes et nouveau-nés pourraient mourir de malnutrition dans les mois à venir.

L'armée, dirigée par le général Abdel-Fattah Burhan, et les RSF, commandées par le général Mohammed Hamdan Dagalo, ont dépecé Khartoum et se tirent dessus sans discernement. En 2021, les deux généraux étaient déjà des alliés difficiles, ensemble ils avaient mené un coup d’État militaire et renversé un gouvernement civil internationalement reconnu qui était censé diriger la transition démocratique au Soudan.

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