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Attentat de Nice : des enfants victimes vont témoigner pour la première fois au procès en appel

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Des enfants se préparent à témoigner pour la première fois au procès en appel de l'attentat de Nice sur la Promenade des Anglais, qui se tient du 22 avril au 13 juin devant la cour d'assises spéciale de Paris. Hassine et Kenza, qui avaient 4 et 5 ans en juillet 2016, ont demandé à témoigner.

Palais de justice de Nice (illustration) Palais de justice de Nice (illustration)
Palais de justice de Nice (illustration) © Maxppp - Francois Glories

Neuf enfants victimes de l'attaque terroriste du 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais ont été reçus au palais de justice de Nice quatre jours avant l'ouverture du procès en appel. Ils sont venus visiter la salle d'où ils pourront témoigner à distance. Pour leur éviter de se déplacer et de se confronter directement, une salle a été aménagée pour eux. France Bleu Azur a pu les rencontrer là-bas.

"Je n'ai pas tout dit au psy", reconnaît Kenza

Kenza a aujourd'hui 12 ans. Elle en avait quatre le soir de l'attentat. Sa mère, Hager Ben Aouissi, est la présidente de l'association "Une voie des enfants". Elle raconte avoir échappé in extremis au camion qui leur fonçait dessus en se couchant par terre pour passer en dessous. Elles étaient venues assister au feu d'artifice et se trouvaient près du stand de bonbons qui a volé en éclat.

Aujourd'hui, Kenza a toujours d'importantes difficultés d'adaptation à l'école, mais après des heures de thérapie et de prise en charge, elle a demandé à témoigner au procès. Elle parle avec détermination : "Je veux dire ce que j'ai vécu, la peur que j'ai eue... je n'ai pas tout dit au psy. Ce que je vais dire n'est pas très bon à savoir pour une enfant de 4 ans, mais j'ai grandi et ce que je ne pouvais pas dire avant, maintenant je peux le faire… J'ai préparé sur plusieurs pages et ma famille sera là pour me soutenir, cela va m'aider."

Hassine, 13 ans, était lui aussi sur la Promenade des Anglais : "Je vis avec des flashbacks. Dès que j'entends des infos sur des attaques, tout me revient. (...) C'est difficile. Je ne peux pas dire que je vais bien. Cela a des répercussions à l'école."

3.000 enfants étaient présents ce soir-là

Neuf enfants, qui étaient très jeunes en 2016, ont demandé à témoigner pour la première fois pour ce procès en appel, a recensé l'association "Une voie des enfants". Selon l'avocate de l'association, Marie-Pierre Lazard, "il y avait 3.000 enfants présents sur la Promenade des Anglais et 700 ont été suivis par la cellule psychologique spécialement créée après l'attentat. Je dis souvent qu'il ne faut pas que les parents fassent l'autruche, qu'ils évitent de parler de cette attaque. Il est important au contraire que les enfants s'expriment, (...) qu'on en parle avec eux, qu'ils n'enfouissent pas leurs peurs qui risquent de ressortir plus tard au cours de leur vie. De nombreux enfants victimes de l'attentat de Nice sont très marqués et ont toujours d'importantes difficultés. Leur développement a été entravé."

Pour ce procès en appel devant la cour d'assises spéciale de Paris, comparaitront les deux hommes condamnés en décembre 2022 à 18 ans d'emprisonnement pour leur participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. En première instance, il y avait 2.542 parties civiles et 133 avocats.

L'attaque terroriste au camion-bélier le soir du 14 juillet 2016 sur la Promenade des anglais a fait 86 morts et 458 blessés.

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