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L’adhésion de la Palestine à l’ONU rejetée par les Etats-Unis

Washington a utilisé son veto contre la demande d’intégration pleine et entière à l’ONU de la Palestine, qui a un statut d’« Etat non membre observateur ». L’Autorité palestinienne a dénoncé une « agression flagrante contre le droit international ».

Le Monde avec AFP

Publié le 19 avril 2024 à 02h08, modifié le 19 avril 2024 à 07h16

Temps de Lecture 2 min.

L’ambassadeur adjoint des Etats-Unis à l’ONU, Robert Wood, vote contre une résolution autorisant l’adhésion de la Palestine aux Nations unies comme membre de plein droit, à New York, le 18 avril 2024.

L’adhésion pleine et entière de la Palestine aux Nations unies (ONU) devra encore attendre. Les Etats-Unis, qui ont tout fait pour retarder le vote du Conseil de sécurité sur ce dossier, n’ont pas hésité à recourir à leur droit de veto, jeudi 18 avril, pour bloquer la demande d’intégration des Palestiniens à l’organisation internationale.

Depuis plusieurs semaines, la Palestine – qui a, depuis 2012, le statut inférieur d’« Etat non membre observateur » – ainsi que les pays arabes imploraient le Conseil d’accepter qu’un « Etat palestinien » prenne sa place « légitime » au sein de l’ONU. En vain. La position de Washington a été immédiatement dénoncée par l’Autorité palestinienne. « Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (…) qui poussent encore davantage la région [moyen-orientale] au bord du gouffre », a déclaré le bureau de son président, Mahmoud Abbas, dans un communiqué.

Ce rejet « ne brisera pas notre volonté, ne stoppera pas notre détermination. Nous n’arrêterons pas nos efforts. L’Etat de Palestine est inévitable, il est réel », a de son côté lancé en pleurs l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour. « N’oubliez pas que quand cette session sera ajournée, en Palestine des innocents continueront à payer de leur vie et de la vie de leurs enfants le prix des actions israéliennes (…), le prix d’un retard de la justice, de la liberté et de la paix », a-t-il déploré lors d’un discours qui a provoqué des larmes dans la salle du Conseil.

« Aujourd’hui est une triste journée », a lancé le nouvel ambassadeur chinois à l’ONU, Fu Cong, exprimant sa « déception » face au veto américain. « Le rêve du peuple palestinien a été anéanti », a-t-il ajouté.

« Nous reviendrons, plus forts et plus bruyants »

L’admission d’un Etat à l’ONU doit recevoir une recommandation positive du Conseil (au moins 9 voix sur 15 en faveur, sans veto d’un membre permanent), puis être approuvée par l’Assemblée générale, à la majorité des deux tiers. Le projet de résolution, présenté par l’Algérie, qui recommandait l’adhésion palestinienne a recueilli douze votes pour, un contre et deux abstentions (Royaume-Uni et Suisse).

Malgré le veto américain, le soutien « écrasant » des membres du Conseil « envoie un message très clair : l’Etat de Palestine mérite sa place » à l’ONU, a lancé l’ambassadeur algérien, Amar Bendjama, promettant au nom du groupe arabe de présenter à nouveau cette requête ultérieurement. « Oui, nous reviendrons, plus forts et plus bruyants », a-t-il affirmé.

Les Etats-Unis n’ont cessé de répéter ces dernières semaines que leur position « n’a pas changé » depuis 2011, lorsque la demande d’adhésion présentée par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait tourné court face à l’opposition américaine, avant même d’atteindre l’étape du Conseil.

Washington souhaite des négociations directes entre les parties

« Ce vote ne reflète pas une opposition à un Etat palestinien, mais est une reconnaissance qu’il ne peut naître que de négociations directes entre les parties », a justifié l’ambassadeur américain adjoint, Robert Wood, regrettant des « actions prématurées ici à New York, même avec les meilleures intentions ».

Les Etats-Unis ont également mis en avant la législation américaine qui leur imposerait de couper leur financement à l’ONU en cas d’adhésion palestinienne hors d’un tel accord bilatéral entre Israël et les Palestiniens. Le dernier veto à l’adhésion d’un Etat à l’ONU date de 1976, quand les Américains avaient bloqué l’entrée du Vietnam.

Les Israéliens dénonçaient également avec virulence l’initiative palestinienne, fustigeant le simple fait que le Conseil l’examine. Et son rejet ne les a pas satisfaits, leur ambassadeur à l’ONU, Gilad Erdan, dénonçant les pays l’ayant soutenue. « Parler à ce Conseil est comme parler à un mur », a-t-il lancé, estimant que ces voix favorables allaient encourager les Palestiniens à ne pas revenir à la table des négociations et « rendre la paix presque impossible ».

Le gouvernement israélien s’oppose à la solution à deux Etats, défendue par une grande majorité de la communauté internationale, dont les Etats-Unis. La majorité des 193 Etats membres de l’ONU (137 selon le décompte de l’Autorité palestinienne) reconnaissent de manière unilatérale un Etat Palestinien.

Lire aussi la chronique : Article réservé à nos abonnés Palestine-Israël : la brève histoire de la solution à deux Etats

Le Monde avec AFP

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