Image d'archives du campement de Loon-Plage, en mai 2022. Crédit : Mehdi Chebil pour InfoMigrants
Image d'archives du campement de Loon-Plage, en mai 2022. Crédit : Mehdi Chebil pour InfoMigrants

Un migrant a été percuté jeudi par un automobiliste à Loon-Plage, près de Dunkerque, dans le nord de la France. L’homme, dont on ne connait pas la nationalité, a été renversé par un véhicule alors qu’il traversait la route départementale, tout près d’un campement de migrants.

Un accident mortel de la circulation est survenu jeudi 18 avril en fin d’après-midi, dans la commune de Loon-Plage, dans le nord de la France, impliquant une personne exilée. Un automobiliste de 19 ans a percuté un migrant qui traversait la route départementale, au niveau du Pont-à-Roseaux.

La victime, dont on ne connait pas la nationalité, est décédée sur place malgré les tentatives de réanimation des secouristes dépêchés sur les lieux du drame, précise La Voix du Nord.

Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire.

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Les associations estiment que cet accident aurait pu être évité. Depuis quelques jours, des blocs de béton ont été installés par les autorités sous le Pont-à-Roseaux. En dessous, se trouve le campement de Loon-Plage, où vivent entre 400 et 600 exilés – principalement des Kurdes iraniens et irakiens, des Afghans et des Vietnamiens.

Un nouveau mur oblige les migrants à emprunter la route départementale

"Avant la construction du mur, les personnes utilisaient ce passage pour rejoindre les commodités, et les distributions alimentaires des associations", explique à InfoMigrants Fabien Touchard, coordinateur d’Utopia 56 à Grande-Synthe. Mais l’accès ayant été fermé, les migrants sont désormais obligés d’emprunter la route départementale.

"Il ne reste quasiment plus de passages permettant de contourner cette voie rapide", sans trottoir et où les véhicules peuvent rouler jusqu’à 80 km/h, ajoute le responsable associatif.

L’installation récente de ces briques s’inscrit dans une stratégie plus globale d’aménagement du camp de Loon-Plage, de plus en plus grillagé. "Les autorités essayent de quadriller les espaces et les terrains utilisés par les exilés", analyse Fabien Touchard. "Le but est de cantonner les gens à cet endroit. Et ça fonctionne, ils sont parqués au même endroit et n’ont jamais été aussi invisibles".

Début avril, le campement avait déjà été endeuillé après la mort d'un migrant, touché au thorax par une arme blanche. Deux mois plus tôt, un autre exilé avait perdu la vie dans ce même camp de Loon-Plage, après avoir reçu aussi une balle dans le thorax.

 

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