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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mercredi 10 avril, il revient sur l'intelligence artificielle au service de la lutte contre les tumeurs cancéreuses.

C'est l'heure des Initiatives Positives de Jean Zeid, la chronique des innovations au quotidien. Jean, bonjour.

Ce matin, l'intelligence artificielle par à l’assaut des tumeurs cancéreuses 

 

Une analyse approfondie des données, des thérapies personnalisées, l'arrivée de l'intelligence artificielle dans la lutte contre le cancer s’annonce avec toutes les vertus possibles et imaginables. Mais est-ce bien le cas dans les faits ?

À Paris, l'institut Curie a créé une intelligence artificielle capable de déterminer l'origine de cancers difficiles à déceler. C’est ce qu’on appelle les "cancers de primitifs inconnus", les CPI. Ils touchent 6 à 7.000 patients par an en France. Et bien l’IA permet un taux de réussite élevé quant à leur détection, avec une précision et une rapidité supérieure aux spécialistes humains.

À l’Institut Pasteur, cette IA permet aux médecins de prescrire des traitements ciblés, plus efficaces que les protocoles habituels qui fonctionnent moins bien. 

 

Comment fonctionne cette intelligence artificielle ? 

Comme les autres IA générative comme CHatGPT, on l’entraine. ça veut dire quoi concrètement ? Et bien que pour reconnaître l'origine de cancers à partir des sources de détection disponible comme la biopsie, on lui a fait enregistrer plus de 20.000 échantillons différents qui seront autant de références lorsque cette IA devra analyser un nouvel échantillon. 

Pour les tests, les professionnels de santé lui ont présenté des échantillons de tumeurs sans rien lui dire de précis, juste pour voir si elle avait le bon diagnostique, et dans 80% des cas, mais pas 100%, l'IA a pu donner une analyse très fiable. 

 

Et pour les 20% restant ? 

Et bien l’IA ne pouvait pas rendre de diagnostic fiable, sa base d'entraînement devant être enrichie et améliorée qualitativement. 

D’autres outils d’intelligence artificielle sont en cours de déploiement comme MIA testé dans certains hôpitaux britanniques pour les cancers du sein avec près de 10 000 mammographies. Là encore, le logiciel a réussi à identifier de petits signes chez une dizaine de femmes, des cancers passés inaperçus auprès des médecins. Et plus la maladie est décelée tôt, plus les chances de guérir augmente.

 

Et pourtant, un collectif de radiologues français s’inquiète.

Oui, et dans le même temps, il accepte volontiers l’utilisation de l’IA mais ils demandent fans une tribune au « Monde » des modalités de recours à cette IA dans le cadre du programme national de dépistage des cancers par mammographie, étude à l'appui. Une étude sur des centaines de milliers de cas et qui révèle que le radiologue en situation de routine est plus performant que l’IA dans cette détection de la maladie. Deux questions restent en suspens : pour combien de temps ? Et est-ce cette IA n’aurait pas finalement pris la grosse tête ?