Les projets démesurés de The Line et Neom commencent à coûter cher à l’Arabie saoudite. Le pays recherche des solutions financières ailleurs, en tentant notamment de convaincre des investisseurs chinois de mettre la main à la poche. La dernière tentative a été infructueuse.

Après s’être tournée vers les banques, l’Arabie saoudite regarde désormais du côté de la Chine. Son projet phare de développement, la ville dystopique The Line, est en train de devenir un gouffre financier — et le royaume cherche des partenaires.

Pendant près d’une semaine, plusieurs représentants de The Line et de Neom, le mégaprojet chapeautant les autres, ont participé à des expositions et à des conférences en Chine, dans l’espoir de convaincre de potentiels investisseurs. Ils seraient revenus bredouilles, d’après Business Insider

The Line  // Source : Saudi Project
The Line // Source : Saudi Project

L’Arabie saoudite ne veut plus payer pour The Line

Les représentants de Neom ont visité Beijing, Shanghai et Hong Kong et ont rencontré de potentiels investisseurs, d’après Business Insider. Aucun accord n’a été annoncé entre les deux pays. À l’AFP, Leonard Chan, le président la Hong Kong Innovative Technology Development Association, a même expliqué que les réactions par rapport à The Line et Neom étaient « essentiellement neutres. » « Je viendrais pour m’amuser, mais je n’y vivrais pas. On se croirait dans SimCity », a-t-il également ajouté.

Les promoteurs du projet ont beau ne pas avoir rencontré un succès fulgurant en Chine, cela ne veut pas dire que les deux pays ne collaborent pas du tout. Des accords ont été passés il y a quelque temps pour Neom, comme l’a rappelé Nadhmi Al-Nasr, son PDG. « À ce jour, Neom s’est déjà engagé avec plus de 15 grandes entreprises chinoises et a investi dans un certain nombre de startups chinoises […] La collaboration avec la Chine continuera à jouer un rôle essentiel dans le développement de Neom. »

Il reste que le manque de nouveau partenariat est une douche froide pour les promoteurs du projet, qui essayent de convaincre que Neom et The Line seront des succès touristiques. Les deux projets ont été présentés comme le futur du pays, ou encore une « révolution civilisationnelle ». Pourtant, aujourd’hui, ils semblent accumuler les problèmes : les plans pour The Line ont dû être considérablement revus à la baisse.

The Line  // Source : Neom
The Line // Source : Neom

Alors que The Line devait accueillir 1,5 million d’habitants en 2030, la ville n’en attend officiellement plus que 300 000. Surtout, elle ne sera pas complètement achevée à cette date-là : sur les 170 km de long qu’elle doit faire, seuls 2,4 km seront terminés en 2030. Sur le chantier, les travaux continuent, mais ont pris du retard.

Tandis que le projet semble s’enfoncer, le prix des travaux, lui, pourrait augmenter. Le coût total de la construction des divers projets de Neom avait été estimé entre 500 milliards de dollars et 1 500 milliards, et le pays ne veut plus payer seul. Le PIF, le fonds souverain du pays, a déjà contracté des prêts auprès de certaines banques, et l’Arabie saoudite a également annoncé au début du mois d’avril qu’elle allait émettre, pour la première fois, des obligations.

Jusque-là, c’est le fonds souverain qui avait financé tout seul les travaux de The Line et de Neom. Mais le fait que l’Arabie saoudite et Neom multiplient ces derniers temps les initiatives pour remplir les caisses est un signal alarmant. Tous les projets iront-ils à termes ? The Line sera-t-elle vraiment construite ? Plus que jamais, le doute est permis.

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