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Des pluies, aggravées par «El Niño», ont fait au moins 155 morts en Tanzanie et 13 au Kenya

En Tanzanie plus de 200 000 personnes ont été touchées par les inondations provoquées par une saison des pluies exceptionnellement intense

Bujumbura, au Burundi, le 19 avril dernier.   — © TCHANDROU NITANGA/AFP
Bujumbura, au Burundi, le 19 avril dernier. — © TCHANDROU NITANGA/AFP

La saison des pluies, aggravée par le phénomène climatique El Niño, a des conséquences meurtrières en Afrique de l’Est: la Tanzanie a annoncé jeudi que 155 personnes avaient péri dans diverses catastrophes et au Kenya voisin des inondations ont fait 13 morts.

En Tanzanie, les fortes pluies des dernières semaines ont causé des inondations et glissements de terrain dans diverses régions du pays, a déclaré le Premier ministre Kassim Majaliwa devant le Parlement. «Plus de 51 000 foyers et 200 000 personnes ont été touchés, avec 155 décès, environ 236 personnes ont été blessées et plus de 10 000 habitations ont été endommagées à divers degrés», a-t-il énuméré, sans préciser la période sur laquelle les décès ont été recensés.

«Nous devons mettre tout le monde en alerte»

Jeudi, le Kenya voisin continuait, lui, de compter les morts et rechercher les disparus, au lendemain d’inondations dans plusieurs quartiers de la capitale Nairobi et dans des comtés voisins, coupant routes et voies ferrées. Le bilan s’élevait à 13 morts, après la découverte jeudi de trois corps dans le bidonville de Mathare, une des zones les plus durement touchées, a annoncé à l’AFP Fred Abuga, commandant de la police du sous-comté de Starehe, dans le centre de la ville.

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Avant ces inondations, au moins 32 personnes avaient péri et plus de 40 000 avaient été déplacées dans le pays depuis le début de la saison des pluies en mars, selon l’agence humanitaire de l’ONU (OCHA). «Nous devons mettre tout le monde en alerte» a déclaré le président kényan William Ruto, lors d’une réunion pour coordonner une réponse «multi-agences» à ces inondations, soulignant la nécessité de déplacer les habitants des zones menacées.

Bujumbura, au Burundi, le 19 avril dernier. — © TCHANDROU NITANGA/AFP
Bujumbura, au Burundi, le 19 avril dernier. — © TCHANDROU NITANGA/AFP

Le vice-président Rigathi Gachagua a également mis en garde la population sur «les prévisions pour la semaine prochaine (qui) indiquent que le pays connaîtra des précipitations supérieures à la normale».

Un phénomène qui pourrait durer jusqu’à mai

Plusieurs autres pays de la région sont touchés par des précipitations inhabituellement fortes, causées par un nouvel épisode d’El Niño qui a débuté mi-2023 et pourrait durer jusqu’au mois de mai, a prévenu le 5 mars l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Outre une augmentation des températures, El Niño provoque des sécheresses dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres. Au Burundi, les autorités ont fait état la semaine dernière de 96 000 déplacés internes en raison des pluies quasi incessantes depuis plusieurs mois.

En Somalie, au moins quatre personnes ont été tuées depuis le 19 avril après des crues soudaines, selon l’Ocha. El Niño a déjà fait des ravages dans l’Est de l’Afrique par le passé. En décembre, au moins 89 personnes avaient été tuées dans des glissements de terrain et inondations causés par des pluies diluviennes dans le Nord de la Tanzanie.

Sur l’ensemble de la région, plus de 300 personnes avaient péri. En Somalie, plus d’un million de personnes avaient été déplacées par des inondations. D’octobre 1997 à janvier 1998, de gigantesques inondations nourries par les pluies torrentielles causées par El Niño avaient fait plus de 6000 morts dans cinq pays de la région.

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