« Elle est avec nous, partout » : à Paris, avec les enfants de Narges Mohammadi, Nobel de la Paix détenue en Iran

La militante iranienne, multicondamnée, est interdite de tout contact avec l’extérieur depuis son prix Nobel de la paix en 2023. Elle n’a pas vu ses enfants depuis près de dix ans. Nous les avons rencontrés à Paris, où ils vivent avec leur père exilé.

«J’ai accepté le combat de ma mère, et tous les sacrifices qu’ils impliquent», confie Ali, le fils de Narges Mohammadi, ici avec sa sœur jumelle Kiana et leur père Taghi Rahmani, à Paris le 23 avril. LP/Olivier Arandel
«J’ai accepté le combat de ma mère, et tous les sacrifices qu’ils impliquent», confie Ali, le fils de Narges Mohammadi, ici avec sa sœur jumelle Kiana et leur père Taghi Rahmani, à Paris le 23 avril. LP/Olivier Arandel

    La voix de Narges Mohammadi s’est encore fait la belle. Dimanche 21 avril, le jour de ses 52 ans, la Prix Nobel de la paix 2023, enfermée dans la section 209 de l’immense prison d’Evin, au nord de Téhéran, est parvenue à faire passer un message audio, par on ne sait quel moyen. Le lendemain, son timbre clair, déterminé, assez puissant pour jouer les passe-murailles, trouve refuge sur Instagram.

    « Valeureux peuple d’Iran, je suis Narges Mohammadi, vous entendez ma voix depuis le quartier des femmes de la prison d’Evin », commence la militante iranienne, privée de tout contact avec l’extérieur depuis cinq mois, une punition des mollahs pour son Nobel. « La République islamique mène, en désespoir de cause, une guerre à grande échelle à l’encontre de toutes les femmes, et ce, dans toutes les rues d’Iran », poursuit l’opposante, avant d’exhorter les Iraniens à « protester de toutes (leurs) forces contre cette guerre faite aux femmes ».