Enfants protégés en situation de handicap : « un continent oublié »

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Un an après la Conférence nationale du handicap (CNH), où en est-on de la situation des enfants protégés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et porteurs de handicap ? La CNAPE fait le point dans un communiqué (ci-dessous).

Rendez-vous majeur, la Conférence nationale du handicap, à laquelle la CNAPE (fédération nationale d’associations de protection de l’enfant) a participé, a eu lieu il y a tout juste un an. Douze mois plus tard, si certains engagements sont à saluer, la concrétisation d’autres mesures se fait attendre.

Prendre soin des besoins de chaque enfant appelle à repérer les écarts de développement, puis intervenir, le plus précocement : c’est tout l’enjeu du futur service public du repérage précoce. Accueilli comme une véritable avancée, il doit mettre fin à l’errance médicale, connue par un nombre grandissant d’enfants et de familles. De premiers arbitrages ont été réalisés mais le calendrier effectif de la réforme reste à préciser : il doit être possible d’accélérer !

Sur les 70 000 enfants suivis par l’aide sociale à l’enfance en situation de handicap, seuls 25 000 ont un accompagnement médico-social. 

Point d’orgue du discours d’Emmanuel Macron lors de la CNH, l’annonce de 50 000 nouvelles solutions, entre 2024 et 2030, en faveur des personnes handicapés, enfants comme adultes, a été précisée. Missionnées pour les déployer, désormais bénéficiaires des crédits, les agences régionales de santé doivent saisir l’occasion, sans tomber dans le piège du saupoudrage, de soutenir des projets d’ampleur, véritablement innovants, en phase avec les besoins de chaque territoire et la mise à niveau de l’offre médico-sociale, en métropole et en outre-mer.

La concrétisation de ces engagements participera à la réponse que la France se doit d’offrir à tous ses enfants, particulièrement les plus vulnérables d’entre eux : ceux en situation de handicap et protégés. Le financement des 50 000 nouvelles solutions sanctuarise 50 millions d’euros à destination de ces enfants : il faut se féliciter de ce choix
politique et gager que les ARS soutiendront effectivement des projets permettant de mobiliser ces crédits.

Mais réinvestir ce « continent oublié » appelle à compléter ce financement de mesures ambitieuses dédiées, que la mission « enfance et handicap », confiée au président Haussoulier, doit préfigurer. Ces mesures devront s’enrichir de l’apport des acteurs de terrain, en contact direct avec les enfants concernés. Mis en lumière par la CNAPE lors de son colloque « Précarité, santé, sécurité : protéger l’enfant handicapé face à ses vulnérabilités » des 24 et 25 juin prochains, les projets novateurs qu’elles déploient ont démontré la capacité associative à se réinventer pour relever les défis et mettre fin à la perte de chances à laquelle ces enfants sont confrontés, parfois dès leur plus jeune âge.

• « Conférence nationale du handicap : une concrétisation timide », communiqué de presse de la CNAPE, 29 avril 2024.