Yolanda Díaz : l’Espagne doit devenir le dixième pays européen à reconnaître un État palestinien

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Alors que les médias et les analystes politiques attendent avec impatience de voir si le pays va finalement franchir le pas, il n’est pas certain que l’appel lancé par Mme Díaz dimanche soit suffisant pour que l’Espagne adopte cette décision historique mardi. [EPA-EFE/IGOR KUPLJENIK]

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez doit prendre la mesure historique et ambitieuse de reconnaître l’État palestinien lors d’un Conseil des ministres mardi (7 mai), a lancé Yolanda Díaz, vice-première ministre espagnole et présidente du mouvement de gauche Sumar.

C’est une condition sine qua non à tout maintien de l’accord de coalition entre Sumar et le parti socialiste espagnol Parti socialiste-ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez.

Alors que les médias et les analystes politiques attendent avec impatience de voir si le pays va finalement franchir le pas, Mme Díaz ne perd pas espoir.

« Je demande au chef du gouvernement que mardi prochain, le 7 mai, nous reconnaissions l’État de Palestine en Espagne. Ne laissons pas passer plus de temps », a-t-elle lancé lors d’un rassemblement avant les élections régionales en Catalogne le 12 mai, a rapporté EFE, partenaire d’Euractiv.

« Le temps est venu [de reconnaître l’État palestinien] », a ajouté la chef de file de Sumar.

Le porte-parole de Sumar et ministre de la Culture Ernest Urtasun a également appelé le gouvernement espagnol à reconnaître l’État palestinien afin de donner « un élan » avant l’Assemblée générale de l’ONU du 10 mai, qui votera sur l’éventuelle admission de l’État de Palestine à l’ONU après le récent veto du Conseil de sécurité.

« Les Palestiniens ne peuvent plus attendre », a déclaré M. Urtasun.

Signe que l’Espagne prend des mesures en vue de la reconnaissance imminente de l’État palestinien, M. Sánchez s’est entretenu lundi avec son homologue irlandais Simon Harris.

Le Premier ministre espagnol a publié sur les réseaux sociaux un compte rendu de sa conversation avec M. Harris, indiquant que les deux responsables politiques avaient discuté de « la volonté des deux gouvernements de reconnaître l’État palestinien et de coordonner leurs efforts pour que cette reconnaissance se concrétise ».

« La solution à deux États est le seul moyen de parvenir à un avenir de paix, de sécurité et de stabilité dans la région », a indiqué M. Sánchez sur X.

L’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, ont signé le 22 mars à Bruxelles une déclaration dans laquelle elles s’engagent à reconnaître la Palestine en tant qu’État, sans toutefois fixer de date précise.

En avril, M. Sánchez a annoncé que l’Espagne reconnaîtrait sûrement l’État palestinien avant l’été et avait exhorté ses partenaires européens à le suivre.

La Bulgarie, Chypre, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Suède et la République tchèque sont les neuf États membres de l’UE qui reconnaissent à ce jour l’État palestinien.

Selon la dirigeante de Sumar, « il n’y a aucune raison » pour que la reconnaissance de l’État palestinien par l’Espagne soit encore retardée.

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Décision politique prise

« Est-ce vraiment si difficile ?» a demandé Mme Díaz.

Indépendamment du fait que d’autres pays de l’UE se joignent à l’Espagne pour reconnaître l’existence d’un État palestinien, le gouvernement espagnol a déjà pris une décision politique et prendra cette mesure audacieuse probablement « dans les semaines à venir », ont récemment confié des sources officielles à EFE.

Mme Díaz, qui a toujours été très critique à l’égard des bombardements israéliens sur Gaza — qu’elle a qualifiés de « génocide » — a averti dimanche (5 mai) que « des enfants sont tués en Palestine ».

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares (PSOE), a appelé en avril tous les membres de l’UE à reconnaître immédiatement et de manière coordonnée l’État palestinien. Cela constituerait le meilleur moyen de mettre fin au conflit et d’éviter que la guerre ne s’étende à l’ensemble de la région, avait-il précisé.

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