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Comment des Ouïgours ont été forcés de travailler dans des usines de poisson destiné aux Etats-Unis et à la France

vidéo Des documents chinois et des vidéos collectées par l’ONG journalistique The Outlaw Ocean Project montrent comment des distributeurs de poisson et fruits de mer surgelés se sont approvisionnés auprès d’usines suspectées d’avoir recouru au travail forcé d’Ouïgours.

Par  et

Publié le 09 mai 2024 à 06h00, modifié le 15 mai 2024 à 20h30

Temps de Lecture 1 min.

D’où viennent les poissons panés, les croquettes de poisson et les fruits de mer vendus en Europe et en France ? Pour une part importante, de Chine. Le pays, qui a déployé la plus importante flotte de pêche de l’histoire, avec près de 7 000 bateaux de haute mer, est aussi devenu une superpuissance du conditionnement et de la congélation des produits de la mer. Sur la côte est du pays, des usines ont recouru pendant plusieurs années à une main-d’œuvre docile et bon marché : des travailleurs ouïgours, transférés et enrôlés de force, dans des usines situées à des milliers de kilomètres de leur région d’origine. Les produits seraient ensuite exportés aux Etats-Unis et en Europe, et notamment en France, par plusieurs géants de l’agroalimentaire, comme Cité Marine et Nomad Foods. Toutes les entreprises américaines et européennes mises en cause répondent avoir lancé des enquêtes internes ou ne plus collaborer avec ces usines.

Des documents chinois et des vidéos amateur tournées par des déportés ouïgours, collectées et analysées par l’ONG journalistique The Outlaw Ocean Project, partenaire du Monde, lèvent le voile sur cette industrie et ses méthodes.

Mise à jour du 15 mai 2024 : Auprès du Monde, Cité Marine dit « condamner fermement ces faits » et s’employer « à assurer [son] devoir de vigilance pour éviter de tels constats ». L’entreprise ajoute : « Dès que nous avons eu connaissance de l’enquête, nous avons cessé toute relation commerciale avec l’usine chinoise Qingdao Tianyuan Aquatic Product, qui nous fournissait (en août 2023). Cette usine ne fait plus partie de nos fournisseurs. »

Lire aussi l’enquête : Article réservé à nos abonnés Comment le poisson lié au travail forcé des Ouïgours en Chine finit dans nos assiettes
Ce qu’il faut savoir

The Outlaw Ocean Project est un collectif de journalistes basé à Washington, qui réalise des enquêtes sur les droits de l’homme, le travail et les problèmes environnementaux sur les deux tiers de la planète couverts par de l’eau. Il a été monté par le reporter Ian Urbina, qui a auparavant passé dix-sept ans au New York Times. Les deux dernières enquêtes de ce collectif, réalisées avec The New Yorker, sont publiées simultanément par le magazine américain en anglais, Le Monde en français, Die Zeit en allemand, et El Pais en espagnol. Elles racontent d’une part le coût humain de la pêche massive au calamar pratiquée par la Chine et, d’autre part, comment le travail forcé imposé par Pékin à la minorité ouïgoure touche toute la chaîne d’approvisionnement en produits de la mer, jusqu’aux supermarchés aux Etats-Unis ou en France.

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