hymne À la LIBERTÉLa justice bannit le chant prodémocratie « Glory to Hong Kong »

Hong Kong : La justice interdit un chant prodémocratie popularisé durant les manifestations de 2019

hymne À la LIBERTÉLa justice hongkongaise a interdit la diffusion du chant « Glory to Hong Kong », apparu en 2019 durant les manifestations prodémocratie
Le 8 mai 2024, la cour d'appel de Hong Kong a interdit « Glory to Hong Kong », une chanson de protestation apparue lors des manifestations démocratiques massives de la ville en 2019. Les associations dénoncent une nouvelle atteinte à la liberté d'expression.
Le 8 mai 2024, la cour d'appel de Hong Kong a interdit « Glory to Hong Kong », une chanson de protestation apparue lors des manifestations démocratiques massives de la ville en 2019. Les associations dénoncent une nouvelle atteinte à la liberté d'expression.  - Anthony WALLACE / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le chant Glory to Hong Kong, popularisé durant les manifestations prodémocratie de 2019, a été interdit par la cour d’appel de Hong Kong. Les autorités vont demander à tous les opérateurs des plateformes Internet le retrait de cette chanson pour qu’elle ne soit plus accessible aux utilisateurs hongkongais. « Le gouvernement communiquera avec les fournisseurs d’accès à Internet concernés et leur demandera de retirer le contenu en question, conformément à l’injonction », a déclaré mercredi Paul Lam, secrétaire à la Justice.

Ce retrait fait suite à une demande du gouvernement local, en juin dernier, à laquelle la cour d’appel de Hong Kong, présidée par le juge Jeremy Poon, a répondu favorablement. Glory to Hong Kong devient ainsi le premier chant interdit dans le territoire depuis la rétrocession à la Chine. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian a expliqué qu'« empêcher quiconque d’utiliser ou de diffuser la chanson en question (…) est une mesure légitime et nécessaire prise par Hong Kong pour assumer sa responsabilité en matière de protection de la sécurité nationale ».

Un hymne du mouvement prodémocratie

Largement repris par les Hongkongais durant les manifestations de 2019, ce chant s’était imposé comme un hymne du mouvement prodémocratie. Écrit cette même année, Glory to Hong Kong s’est distingué par un slogan devenu célèbre lors des protestations qui ont rassemblé des millions de personnes : « Libérez Hong Kong, révolution de notre temps ».

Ce retrait marque la fin d’un long feuilleton judiciaire puisque le tribunal de première instance avait d’abord rejeté la demande du gouvernement local, estimant que son interdiction soulèverait de graves questions de liberté d’expression. Sollicitée, la cour d’appel n’a donc pas été du tout du même avis. Pour justifier sa décision, le juge Poon a affirmé que « Le compositeur du chant souhaitait en faire une "arme" et c’est ce qu’il est devenu », a-t-il écrit dans son arrêt. « Ce chant a servi d’impulsion pour déclencher les manifestations violentes qui tourmentent Hong Kong depuis 2019. Il est puissant pour susciter des émotions parmi certaines fractions de la société », a-t-il encore écrit.

La fin de la liberté d’expression

Les réactions se sont multipliées à l’annonce de la décision de la cour d’appel. Sarah Brooks, directrice d’Amnesty International pour la Chine a qualifié l’interdiction de « ridicule » et « dangereuse » considérant que cette injonction est une « attaque insensée contre la liberté d’expression des Hongkongais ». Les États-Unis sont aussi montés au créneau. « La décision d’interdire cette chanson est le dernier coup porté à la réputation internationale d’une ville qui s’enorgueillissait auparavant d’avoir un système judiciaire indépendant protégeant le libre-échange d’informations, d’idées et de biens », a déclaré Matthew Miller, porte-parole du département d’État.

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