L’Espagne, l’Irlande et d’autres partenaires de l’UE pourraient reconnaître un État palestinien le 21 mai

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M. Albares a également déclaré que l’Espagne accorderait sa reconnaissance « par souci de justice » et « par pure humanité », car le peuple palestinien ne peut pas demeurer « un peuple de réfugiés ». [Alaa Badarneh/EPA/EFE]

L’Espagne ne confirme ni ne dément les rapports selon lesquels elle se joindra à l’Irlande et à « d’autres partenaires de l’UE » pour reconnaître un État palestinien le 21 mai. Cette décision verrait le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, se plier aux demandes de son partenaire de coalition, le parti Sumar.

Cette nouvelle fait suite à l’annonce faite mercredi (8 mai) par la chaîne publique irlandaise RTE selon laquelle l’Irlande, l’Espagne et « d’autres partenaires de l’UE » pourraient reconnaître «un État de Palestine » le 21 mai — information que la chaîne a déclaré avoir vérifiée « auprès de deux sources différentes » qui ont toutes deux convenu que cette date était la plus réaliste.

L’Espagne, quant à elle, a confirmé qu’elle reconnaîtrait « très bientôt » la Palestine en tant qu’État, le ministre des Affaires étrangères José Manuel Albares (PSOE/S&D) refusant de commenter de manière explicite le rapport de RTE.

« Les décisions du Conseil des ministres ne sont jamais anticipées. Nous sommes en train de discuter avec certains de nos collègues européens afin d’analyser le meilleur moment pour procéder à cette reconnaissance. Vous le saurez par la décision du Conseil des ministres », a déclaré M. Albares à la presse en marge d’un événement officiel organisé dans le cadre des célébrations de la Journée de l’Europe à Madrid, en compagnie du chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.

M. Albares a également déclaré que l’Espagne accorderait sa reconnaissance « par souci de justice » et « par pure humanité », car le peuple palestinien ne peut pas demeurer « un peuple de réfugiés ».

M. Albares a également confirmé que l’Espagne voterait en faveur de l’adhésion de la Palestine en tant que membre à part entière de l’ONU lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, vendredi 10 mai, ajoutant qu’il s’entretiendrait également avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, à Washington ce jour-là.

L’Espagne qualifie d’« absurdes » les critiques d’Israël sur la reconnaissance de l’État palestinien

Selon le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, la reconnaissance de la Palestine comme État indépendant par l’Espagne ne recompense pas le terrorisme, et les déclarations d’Israël prétendant le contraire sont « absurdes ».

Une date symbolique

La date choisie par l’Irlande et l’Espagne pour la reconnaissance officielle est également hautement symbolique.

En effet, elle tombe 48 heures pile avant le début de la campagne pour les élections au Parlement européen, qui se dérouleront le 9 juin en Espagne.

Les responsables politiques de Madrid ignoraient encore jusqu’à jeudi quels États membres de l’UE se joindraient à l’initiative, qui, selon RTE, est menée non seulement par l’Espagne et l’Irlande, mais aussi par la Slovénie et Malte.

Ces quatre pays ont signé le 22 mars une déclaration commune soutenant la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État afin de contribuer à la solution à deux États, seule alternative politique « viable » pour mettre fin au conflit israélo-palestinien qui perdure.

À ce jour, 141 pays ont reconnu un État palestinien.

Dans l’Union européenne, neuf États membres reconnaissent actuellement un État palestinien : la Bulgarie, la république de Chypre, la République tchèque, la Hongrie, la république de Malte, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Suède.

Appeler les entreprises à ne pas participer au « génocide »

Dans le même temps, le député du parti Sumar Enrique Santiago a défendu jeudi le ministre espagnol des Droits sociaux Pablo Bustinduy après la publication mercredi d’une lettre controversée dans laquelle le ministre demandait aux entreprises espagnoles ayant des investissements en Israël de prendre des mesures pour éviter de participer au « génocide » dans la bande de Gaza.

Dans une interview accordée au podcast La Cafetera, M. Santiago (qui est également secrétaire général du Parti communiste) a averti les entreprises espagnoles ayant des investissements dans les territoires palestiniens occupés qu’elles pourraient faire l’objet de poursuites judiciaires en Espagne si elles violaient le droit humanitaire international et le Code pénal.

M. Bustinduy a simplement rappelé « ce qui est une évidence » et a fait « une faveur » aux entreprises espagnoles ayant des activités en Israël afin qu’elles ne commettent pas d’éventuelles violations du droit international, a ajouté M. Santiago.

Entre-temps, M. Borrell a également réagi à l’avertissement lancé par le président américain Joe Biden à Israël en cas d’invasion de Rafah, en déclarant jeudi que « la seule façon de ne pas lâcher de bombes est de ne pas en avoir », a rapporté l’agence EFE.

M. Borrell faisait référence à la menace de M. Biden de couper les livraisons d’armes offensives à Tel-Aviv si le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou procédait à une invasion de Rafah.

Attaque israélienne à Rafah : la communauté internationale réagit

Mardi (7 mai) matin, les Israéliens ont pris le contrôle du seul point d’entrée pour l’aide humanitaire à Gaza, et ce en dépit des mises en garde des Européens, qui craignaient une forte augmentation des victimes et une réduction encore plus importante de l’aide à destination de l’enclave assiégée.

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