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Un mercure à 37,5 °C. Cette température suffocante correspond au seuil critique au-dessus duquel vivra, au moins une partie de l'année, près d'une personne de plus de 69 ans sur quatre d'ici 2050, contre une sur sept en 2020. Soit 246 millions de personnes âgées supplémentaires exposées à de graves risques pour leur santé, d'après une nouvelle étude (Nature Communications, 14 mai 2024).
Pour aboutir à ces résultats, Giacomo Falchetta du Centre Euro Méditerranéen sur le Changement Climatique (CMCC), Deborah Carr de l'université de Boston et leurs collègues ont quantifié l'exposition chronique à des températures moyennes élevées, ainsi que la fréquence et l'intensité de l'exposition aiguë à des températures extrêmement élevées, pour différents groupes d'âge dans le monde.
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L'un des facteurs en jeu est tout simplement d'ordre démographique : le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans devrait doubler pour atteindre près de 2,1 milliards de personnes d'ici 2050 (ONU, 2022). L'autre paramètre d'influence, lui, relève du climat. Le réchauffement global va en effet augmenter l'intensité, la durée et la fréquence des vagues de chaleur.
L'Afrique et l'Asie en première ligne
L'étude montre que les personnes âgées vivant en Asie et en Afrique subiront les effets les plus graves de ces températures en excès. "Malgré les nombreuses recherches confirmant les effets individuels de la chaleur extrême sur la santé et le risque de mortalité des personnes âgées, l'exposition de ces dernières à la chaleur à l'échelle de la population a reçu moins d'attention", dénoncent les auteurs.
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La susceptibilité particulière des seniors à la chaleur s'explique à la fois par une capacité réduite à réguler leur température, par un plus grand nombre de comorbidités (associations entre plusieurs maladies) ainsi qu'un recours à des médicaments provoquant une déshydratation, mais aussi par des ressources économiques généralement plus faibles et par l'isolement social.
Ainsi, les régions où la population vieillit et où l'exposition à la chaleur augmente sont susceptibles d'être confrontées à des "besoins considérables" en termes de services sociaux et de santé, ce qui nécessitera selon les auteurs de "nouvelles interventions politiques". Ces nouveaux résultats devraient par conséquent contribuer à mieux planifier les mesures d'adaptation au changement climatique.
En juin 2023, une étude du Lancet a dressé la liste des pays où le réchauffement climatique fera le plus de victimes, toutes catégories d'âge confondues et sous le prisme des inégalités, pointant un risque accru pour le "Sud global" (une notion socio-géographique qui diffère de l'hémisphère Sud). Dans la même revue, un récent "compte à rebours" a établi que cinq fois plus d'humains mourront à cause de la chaleur extrême d'ici 2050 (novembre 2023).
