comme cette publicité !
"J'espère que nous continuerons à avancer. Nous disposons de certaines réserves à cette fin, en termes de personnel, d'équipement et de munitions". Le déchu ministre russe de la Défense et actuel chef du Conseil présidentiel de sécurité, Sergueï Choïgou, n'a pas caché son optimisme ce jeudi lors d'une allocution télévisée.
De fait, selon une étude de l'AFP à partir de données fournies par l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW) ce jeudi 16 mai, les forces du Kremlin en Ukraine ont réalisé ces derniers jours la plus importante percée depuis 18 mois. L'armée sous drapeau tricolore se serait emparée de 278 km2 en une semaine, principalement dans la région de Kharkiv, au nord-est du pays. Les efforts se sont concentrés autour de Lyptsi et Vovchansk.
Les Ukrainiens se sont toutefois réjoui hier d'avoir arrêté "l'avancée" russe dans "certaines zones" de la région, toujours selon l'AFP. "La situation dans le secteur de Kharkiv reste compliquée" mais "nos forces de défense ont réussi à stabiliser partiellement la situation, l'avancée de l'ennemi dans certaines zones et localités a été stoppée", a indiqué à la télévision le porte-parole des forces ukrainiennes dans la région, Nazar Volochyne.
comme cette publicité !
comme cette publicité !
Selon l'Otan, "les Russes n'ont pas les forces nécessaires pour réaliser une percée stratégique, et plus précisément, ils n'ont ni les compétences ni la capacité de le faire". Le rythme des opérations dans la région est en diminution, certifie l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).
Mais à quel prix ? Côté russe, il est effroyable. Fidèle à sa politique de la chair à canon, le pays continue d'envoyer ses fantassins dans le hachoir ukrainien, pour quelques lopins de terre : l'armée aurait perdu 1 410 soldats et plus de 180 unités de matériel militaire, dont deux avions et un hélicoptère, au cours de la journée écoulée, selon l'État-major général des forces armées ukrainiennes sur Facebook. L'Institute for the Study of War a calculé que les forces russes attaquant à Kharkiv n'avaient pas progressé à plus de 8 kilomètres de la frontière commune.
comme cette publicité !
À Vovchansk, le sort des civils inquiète
Côté ukrainien, l'inquiétude se concentre autour de la ville de Vovchansk, l'une des plus grandes de la région, qui comptait 17 000 habitants avant la guerre. Les tentatives russes pour y prendre pied ont été déjouées, selon l'État-major ukrainien. Les Russes sont entrés dans les quartiers nord, mais leur tentatives d'aller plus loin ont été stoppées. Les autorités ont évacué quelque 8 000 civils de la ville, dans un exode déchirant.
Les autorités ukrainiennes ont toutefois alerté ce jeudi sur la capture de 40 civils dans la villes, supposément utilisé depuis comme boucliers humain. Il s'agit pour la plupart de personnes âgées. Serhii Bolvinov, chef du département d'enquête de la police de l'oblast de Kharkiv, a déclaré sur l'antenne de Suspilne, repris par le Kyiv Independant, que "les gens sont gardés dans des sous-sols, interrogés, et ceux qui mènent les interrogatoires s'appellent eux-mêmes des employés du FSB".
comme cette publicité !
comme cette publicité !
Ses propos corroborent ceux du ministre de l'intérieur, Ihor Klymenko, qui a rapporté jeudi de "premiers cas d'exécution de civils par l'armée russe" sur Telegram. Selon lui, un habitant de Vovchansk avait été tué par des soldats russes après avoir refusé d'obéir à leurs ordres et tenté de s'enfuir à pied. Les enquêteurs de la police ont ouvert une enquête criminelle pour violation des règles de la guerre.
Des poussées ukrainiennes dévastatrices
Si l'Ukraine a cédé du terrain dans le nord-est, ses attaques s'enfoncent de plus en plus profondément dans les terres russes, d'autant plus facilement que l'armée dispose désormais des fulgurants missiles ATACMS, dont la dernière version envoyée par Washington peut toucher des cibles à 300 km.
L'aérodrome stratégique de Belbek, proche de Sébastopol dans la Crimée annexée en a fait les frais : deux nuits durant, les missiles se sont abattus sur la base, dans une série d'explosions et d'incendies largement relayée sur les réseaux sociaux.
comme cette publicité !
Dans la nuit de jeudi à vendredi, ce sont cette fois des drones opérées par l'agence de renseignement militaire ukrainienne (HUR) qui ont frappé des installations de production de l'entreprise publique russe de fabrication d'armes "Basalt" dans la ville de Toula.
Ce vendredi matin, les forces ukrainiennes ont également lancé une attaque de drones à grande échelle le long de la côte russe de la mer Noire, touchant plusieurs cibles russes à Novorossiysk et Touapsé (ou Tuapse), selon le compte OSINTtechnical sur X.
Les poussées ukrainiennes sur des cibles stratégiques en territoire russe pourraient se poursuivre, d'autant que le secrétaire d'État américain Antony Blinken, en visite sur le terrain, a laissé entendre que les forces ukrainiennes pourraient bombarder la Russie avec du matériel fourni par les États-Unis, ainsi que l'a rapporté, notamment, bne Intellinews. Y compris, donc, des missiles à longue portée : le Kremlin n'est peut-être pas en si bonne posture qu'il ne semble.
