Mathieu Soete, chargé de mission sur la transition énergétique pour Greenpeace détaille : "Nous avons listé les 20 entreprises qui reçoivent le plus de quotas gratuits. Parmi elles, on trouve des groupes bien connus en sidérurgie, en chimie comme Ineos, des raffineries comme Exon Mobile ou Total Energie, des cimentiers en Wallonie. La moitié des 4,4 milliards provient du système européen d’échange de quotas."
Et d’expliquer : "Chaque entreprise, en théorie, paye pour pouvoir polluer. Pour chaque tonne de C02 émise, elle doit payer un quota. Mais pour éviter que ces industries quittent l’Europe pour aller s’installer en Inde ou en Chine où l’on ne paie rien, la même Europe les leur offre. La liste de ces pollueurs qui ne paient pas ces quotas représente 94% des émissions industrielles de CO2 émises en Europe."
Pour notre expert, on a mis en place un système de quotas mais dans les faits, ceux qui polluent ne paient pas puisqu’ils les reçoivent gratuitement. Pour la Belgique, cela représente 2,3 milliards d’euros en 2022 qui ne sont pas imputés au budget fédéral, c’est un revenu que l’Etat ne reçoit pas pour la vente des quotas. Or, cet argent devrait être utilisé pour financer nos politiques climatiques. Si on additionne tous ces subsides que la Belgique ne reçoit pas, on arrive à 4,4 milliards d’euros accordés à nos industries en 2022.