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Le "glacier de l'apocalypse" fond par le dessous, et le niveau des océans pourrait grimper plus vite que prévu

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Vidéo GEO : Le rôle de l'océan dans le changement climatique

Une nouvelle étude basée sur des données radar recueillies depuis l'espace démontre que de l'eau de mer s'infiltre quotidiennement sous le Thwaites, accélérant la fonte de celui que l'on surnommait déjà le "glacier de l'apocalypse" en raison de sa contribution majeure à hausse du niveau des océans (PNAS).

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Marée haute, marée basse, et ainsi de suite… Résultant de l'attraction de la Lune et du Soleil sur la Terre ainsi que de la rotation du globe, cette alternance se répète à l'infini. Mais que se passe-t-il lorsque, en lieu et place d'une plage de sable ou de rochers, la côte est bordée par… un glacier ?

À l'image du "marnage" (différence entre le niveau de l'eau à marée haute et à marée basse), il faut alors regarder ce qu'il se passe au niveau de ce que l'on appelle communément la "ligne d'échouage" séparant la partie du glacier qui repose sur le continent et celle qui se prolonge vers l'océan.

À l'aide de données radar issues de satellites, des glaciologues de l'université de Californie à Irvine et leurs collègues ont démontré que chaque jour, avec les marées, de l'eau salée s'infiltre sous le glacier Thwaites, le faisant fondre par le dessous (PNAS, 20 mai 2024). L'année passée, ils avaient mis en évidence un phénomène similaire au niveau du glacier Peterman, au Groenland (PNAS, 8 mai 2023).

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Six kilomètres à chaque cycle de marée

Le Thwaites est surnommé le "glacier de l'apocalypse" : plus grand glacier du monde, il est aussi l'un des plus instables. Or, l'eau qu'il contient suffirait, en cas de fonte intégrale, à faire monter le niveau de la mer de plus de 60 centimètres. En prenant également en compte son rôle de rempart physique pour la glace environnante, sa disparition pourrait aboutir à une montée des eaux frôlant les trois mètres.

En 2022, une précédente étude suggérait déjà que ce glacier ne "ten(ait) plus qu'à un fil", calculant que par le passé, sa vitesse de fonte avait pu atteindre plus de 2 km par an – soit le double de la vitesse actuelle. Le pire serait-il donc à craindre ?

Chiffré à plus de six kilomètres en un cycle de marée de 12 heures, l'amplitude de l'afflux d'eau sous le Thwaites est tel que le Pr Eric Rignot, premier auteur du nouvel article, parle même de "zone d'échouage" plutôt que de ligne. "Ce processus d'intrusion massive et généralisée d'eau de mer augmentera les projections d'élévation du niveau de la mer à partir de l'Antarctique", a-t-il confié à CNN.

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Rythme de la perte de glace dans les prévisions

"Cette découverte met en évidence un processus qui, jusqu'à présent, n'est pas pris en compte dans les modèles", a confirmé Ted Scambos, glaciologue à l'université du Colorado à Boulder, qui n'a pas participé à l'étude, interrogé par nos confrères. Et bien que ces résultats ne s'appliquent qu'à certaines zones du glacier, "cela pourrait accélérer le rythme de la perte de glace dans nos prévisions."

Pour James Smith, géologue marin au British Antarctic Survey, également extérieur à l'équipe, l'une des incertitudes à lever est de savoir si l'afflux d'eau de mer sous le glacier Thwaites est un phénomène nouveau, ou s'il est significatif mais jusqu'ici inconnu. "Quoi qu'il en soit, il s'agit clairement d'un processus important qui doit être intégré dans les modèles de calotte glaciaire", conclut-il.

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D'après une autre étude publiée le même jour, le record de fonte de la banquise mesuré début 2023 en Antarctique aurait été "extrêmement improbable" sans le réchauffement climatique (AFP). Si la glace de mer ne contribue pas directement à la montée des eaux, elle possède cependant elle aussi un rôle de rempart naturel vis-à-vis de l'eau douce pouvant s'écouler dans l'océan.

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