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Soupçons de viol au quai des Orfèvres : ce que dit le procès-verbal

JOEL SAGET/AFP

Dans le document consulté par Le Journal du dimanche, on apprend que la touriste canadienne qui affirme avoir été violée par des hommes de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) était, selon les témoignages, «avenante».

«Encline à avoir des relations sexuelles facilement avec des inconnus.» Ce sont les mots de l'avocat canadien, qui l'accompagnait à Paris, pour décrire la touriste canadienne dont les accusations de viol secouent la police judiciaire parisienne. Dans l'affaire des policiers mis en cause dans une enquête pour viol au 36 quai des Orfèvres, la personnalité de la plaignante semble complexe d'après le procès-verbal dont a eu connaissance LeJournal du dimanche. La Canadienne, âgée de 34 ans, a rencontré ces hommes dans un pub irlandais du quartier Saint-Michel, le Galway, où ces membres de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) ont leurs habitudes. En vacances depuis une semaine à Paris, elle aurait fréquenté l'établissement à plusieurs reprises. «À chaque fois, elle a consommé du whisky et des bières en grande quantité», a confié l'une des barmaids aux enquêteurs. Assez à l'aise en français, elle aurait, au cours de cette soirée arrosée, embrassé des policiers.

«Pas la première fois que les flics amènent des conquêtes dans les bureaux»

Vers une heure du matin, elle accepte de suivre deux policiers dans les locaux de la BRI, en face, au 36 quai des Orfèvres. Une demi-heure plus tard, l'agent de faction du deuxième étage, a, selon ses déclarations, entendu «des cris de jouissance aigus». Des bruits qui n'éveillent pas particulièrement son attention, car «ce ne serait pas la première fois que les flics de l'Antigang amènent des conquêtes dans les bureaux», poursuit l'hebdomadaire.

Presque une heure plus tard, la plaignante ressort «dévêtue» et «en pleurs». Visiblement sous le choc, elle affirme à l'agent de faction du deuxième étage avoir été abusée sexuellement par quatre hommes. Dans sa déposition, elle explique qu'un premier homme lui aurait fait boire «un grand verre de whisky» dans un bureau, où elle aurait ensuite été contrainte de lui «faire une fellation». Puis, elle affirme que deux autres policiers auraient abusé d'elle dans ce même bureau. Un quatrième homme l'aurait également violée dans un autre bureau, une affirmation sur laquelle elle semblait moins catégorique après que son taux d'alcoolémie (0,76 mg par litre ) ait diminué. Néanmoins, elle a formellement reconnu deux autres policiers. Selon les experts médicaux, les scènes décrites «seraient compatibles avec les griffures et les ecchymoses constatées».

Elle se «promène pieds et seins nus dans les bureaux»

En face, la version d'un des mis en cause diverge. Il reconnaît une fellation «consentie». Puis, la Canadienne aurait fait une crise de nerfs et expliquait suivre un traitement à base d'opiacés, des substances dérivées de l'opium. Les deux autres policiers, qui nient avoir eu des rapports sexuels avec la plaignante, affirment qu'elle se serait «promenée pieds et seins nus dans les bureaux, dansant devant un ventilateur».

«Ce qui vient d'arriver doit être un électrochoc. C'est inadmissible», a déclaré le patron de la PJ parisienne, évoquant, au-delà de l'enquête sur le viol des «comportements» qu'il «découvre». «Il y aura un rappel des règles. Il y a une compatibilité à avoir avec une hygiène de vie, un devoir d'exemplarité.» Il a affirmé qu'il n'était «pas au courant» que des policiers fassent visiter le siège de la PJ de nuit.

Dans cette affaire, deux policiers ont été mis en examen pour viol en réunion et placés sous contrôle judiciaire, tandis qu'un troisième a été entendu sous le statut de témoin assisté par le juge d'instruction. Tous trois ont été suspendus. La plaignante, rentrée au Canada, n'a pas encore été confrontée aux policiers.

Soupçons de viol au quai des Orfèvres : ce que dit le procès-verbal

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51 commentaires
  • Benoist Disparu

    le

    La faute de ces policiers est donc d'avoir couché avec une femme trop facile?... Je me le tiens pour dit. Dès que j'aurai envie d'avoir une aventure avec une femme, j'irai draguer à la sortie de la messe, et je choisirai la moins avenante et la plus coincée... On n'est jamais trop prudent !

  • redresstort

    le

    «Encline à avoir des relations sexuelles facilement avec des inconnus.» Ce sont les mots de l'avocat canadien, qui l'accompagnait à Paris"
    Curieuse défense de la victime que celle de cet avocat!!

  • Edouard009

    le

    "En face, la version d'un des mis en cause diverge." C'est le cas de le dire...

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