Un effet secondaire inattendu. Un Autrichien de 52 ans a consulté à plusieurs reprises à cause d’une sensation désagréable dans sa gorge. La première consultation remonte à 2007 à cause d’une voix rauque, d’une importante toux et de difficultés respiratoires. Il raconte alors avoir commencé à fumer à l’âge de 20 ans et avoir déjà craché un poil de 5 centimètres de long.
À l’évocation de ces symptômes, les médecins examinent ses voies respiratoires grâce à une petite caméra. Ils constatent alors une inflammation et remarquent la présence de plusieurs poils dans sa gorge. Dans son enfance, l’homme avait subi une trachéotomie après avoir failli se noyer. Cette plaie avait alors été fermée avec une autogreffe de peau et de cartilage de l’oreille.
Un arrêt du tabac nécessaire
« Les poils ont poussé dans une direction proximale, dépassant parfois les cordes vocales, atteignant la cavité buccale. Ces dernières années, la trachée proximale était de plus en plus recouverte de plaques fibrineuses et de débris de croûtes, et le système bronchique était obstrué par du mucus, ce qui a été résolu par bronchoscopie », notent les auteurs dans le rapport de cas.
Pendant trente années, ce patient a fumé un paquet de cigarettes par jour. Cette complication semble être un effet de sa dépendance au tabac depuis de nombreuses années : « La fumée de cigarette a la capacité de modifier les voies de signalisation dans les cellules épithéliales respiratoires qui sont simultanément liées à la prolifération des follicules pileux. Par conséquent, l’arrêt du tabac est probablement essentiel dans les cas de patients recevant des greffes de peau/cartilage dans le système respiratoire ». Une fois qu’il a arrêté de fumer, les médecins ont brûlé les cellules ciliées de sa gorge en 2022, ce qui a empêché leur repousse. Depuis, aucun poil n’a poussé dans la gorge de l’Autrichien.