L’Union européenne a imposé à titre conservatoire jusqu’à 38% de droits de douane supplémentaires sur les importations de véhicules électriques chinois, avant une décision définitive en novembre, accusant Pékin d’avoir illégalement subventionné ses constructeurs.
Ces nouveaux droits "compensateurs", qui s’ajoutent aux taxes de 10% déjà appliquées par l’Union européenne aux véhicules fabriqués dans les usines en Chine, seront en vigueur à partir de ce 5 juillet.
A l’issue d’une enquête antisubventions, Bruxelles avait annoncé ces nouveaux droits le 12 juin, tout en lançant des discussions avec Pékin pour tenter de résoudre les problèmes et désamorcer les risques de guerre commerciale.
L’exécutif européen a désormais quatre mois pour décider de surtaxes définitives, ce qui laisse ouverte une fenêtre de dialogue avec la Chine. Ces droits définitifs, qui devront être avalisés par les Vingt-Sept, seraient valables cinq ans.
Bruxelles emboîte le pas aux Etats-Unis, qui avaient annoncé mi-mai une hausse des droits de douane sur les véhicules électriques chinois à 100%, contre 25% précédemment.
Championne des moteurs essence et diesel, l’industrie automobile européenne craint de voir ses usines disparaître si elle échoue à endiguer la déferlante annoncée des modèles électriques chinois.
Ayant investi très tôt dans les batteries, la Chine a doublé le Japon l’an dernier comme premier exportateur automobile. Les véhicules électriques venant de Chine représentent près de 22% du marché européen, contre 3% il y a trois ans, selon les estimations du secteur.
Bruxelles estime que les constructeurs chinois "bénéficient de subventions déloyales, ce qui constitue une menace de préjudice économique pour les producteurs européens".