À Nantes, il espionnait sa compagne avec un traceur GPS
À Nantes et plus loin, il suivait les déplacements de sa conjointe à l’aide d’un trackeur, caché dans son sac à main. Le trentenaire a été condamné à 1 000 € d’amende.
« Il ne me lâchait jamais. Il n’a pas supporté notre séparation. Surtout depuis que j’avais retrouvé quelqu’un. » La femme qui dépose plainte, fin 2023, à Basse-Goulaine, pour harcèlement et violation de domicile, a fait une découverte édifiante quatre mois plus tôt : un traceur GPS se cachait dans son sac à main. Son ex-compagnon et père de ses enfants aurait également installé une caméra derrière la télé du salon.
À la barre du tribunal correctionnel de Nantes, ce vendredi 12 juillet, le trentenaire poursuivi pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » ne se démonte pas. Le trackeur ? « Il a atterri accidentellement dans le sac à main de madame », assure l’homme, qui assure sa défense sans avocat. Pas d’avocat non plus pour la victime, absente de l’audience.
À entendre ce maçon, la fin justifie les moyens. « À trois reprises », il a localisé son ex-conjointe dans différentes villes de l’agglo nantaise et plus loin. Il affirme, péremptoire : « C’était pour la mettre face à ses contradictions et ses mensonges. Voilà, c’est tout. Le mensonge peut détruire une personne. Une femme peut détruire un homme. » Haussement de sourcil de la présidente, qui bondit : « Le contraire est aussi vrai. » Le prévenu ne semble pas convaincu. « C’est facile d’accuser toujours les mêmes. C’est toujours l’homme, l’homme, l’homme ; jamais la femme, même quand il y a manipulation », s’agace-t-il.
Déjà condamné pour violences conjugales
Depuis les faits, qu’il reconnaît partiellement, il consulte un psychiatre. Et concède : « Ce que j’ai fait, ce n’était pas à faire ni à refaire. Il y a eu de gros manques de communication entre mon ex et moi. » Leur rupture ? « Je l’avais mal vécue. Mais aujourd’hui, j’ai accepté. »
L’homme a déjà été condamné, l’an passé, pour violences conjugales et dégradations sur le véhicule de sa compagne. La prison, il connaît. Il a passé, en tout, trois ans derrière les barreaux. Vols, délits routiers, recels, trafic de stupéfiants : quinze autres mentions assombrissent son casier judiciaire.
« Pas évident de trouver une sanction adaptée », réagit le procureur, estimant que « ce fait ne mérite pas une peine ferme ». Le tribunal a suivi ses réquisitions et condamné le trentenaire à une amende de 1 000 €. Il devra également suivre le stage de sensibilisation aux violences conjugales qu’il n’avait pas effectué en 2023.