En repos, il a sauvé la vie d’un homme agressé à l’arme blanche à Paris : le policier nîmois raconte cette scène "surréaliste"

  • "Ce soir-là, j’ai vécu une expérience tout simplement improbable", analyse Alexandre, 50 ans.
    "Ce soir-là, j’ai vécu une expérience tout simplement improbable", analyse Alexandre, 50 ans. D.R. - D.R.
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L’agent affecté à la PJ nîmoise se trouve actuellement à Paris dans le cadre de la sécurisation des jeux paralympiques. Dans cette affaire, une information judiciaire pour "tentative de meurtre" a été ouverte contre l’agresseur présumé qui avait pris la fuite.

Alexandre, 50 ans, est policier à Nîmes. Il est rattaché au groupe dit des violences aux personnes, au service local de la police judiciaire. Mais, depuis le 27 août, c’est à la capitale que ce père de famille gardois d’adoption exerce sa mission, précisément au commissariat central des 5e et 6e arrondissements de Paris, dans le cadre de la sécurisation des jeux paralympiques.

Il était autour de 21 h 30, samedi dernier, lorsque, pour clôturer son jour de repos, l’agent qui connaît au final très mal Paris, décide d’aller admirer de nuit la tour Eiffel. Au Champ-de-Mars, après un pique-nique tranquille, le policier – alors sans arme et en civil – capture en vidéo la dame de fer qui scintille. L’ambiance de fin d’été est bien paisible. Alexandre envoie ses images sublimes à ses enfants tous deux restés à Nîmes. Il est alors tout pile 22 heures.

Confronté à l’improbable

"Sur le chemin du retour vers mon hôtel, je me suis perdu. Et c’est à la sortie du métro, gare Montparnasse, que je me suis retrouvé face à l’improbable. Il était 22 h 40. Le ciel tonnait. Il venait très certainement de pleuvoir. Je me trouvais sur la dernière marche d’un escalier mécanique, lorsque j’ai aperçu un groupe d’une quinzaine de personnes. À l’attitude interlope, incontestablement", raconte-t-il.

Loin d’être trahi par son flair, le policier expérimenté distingue rapidement un jeune homme, droit comme un "I", particulièrement agressif dans sa posture. "Tandis qu’il arrivait à ma hauteur, déterminé, ce jeune a été apostrophé par un homme. Il a alors fait demi-tour, en furie. Enjambant des tables une à une sur une vingtaine de mètres avant de lui sauter dessus !".

"Police ! Police !"

Alors que ce jeune tabasse sans relâche sa victime, Alexandre, lui, observe des jets de sang en quantité importante. Et en déduit la présence incontestable d’une arme blanche.

"En repos ou pas, peu importe. On est policier 24 heures sur 24 !", explique-t-il. Face à ce déchaînement de violence, Alexandre se décide sans hésiter à intervenir. Et se met à hurler "Police ! Police !", tout en levant sa carte professionnelle vers l’agresseur en s’interposant pour protéger la victime.

"Plaies perforantes à l’abdomen"

Au chevet de cet inconnu à terre dont l'agresseur prenait la fuite, Alexandre observe. Le pauvre homme au sol gît dans une mare de sang. Il est porteur de très nombreuses blessures. Victime d’innombrables plaies perforantes à l’abdomen, il perdra d'ailleurs plusieurs fois connaissance, avant l’arrivée de secours.

"Rapidement mis en relation avec les pompiers, après avoir contacté le 17, j’ai requis la coopération d’un passant. À l’occasion d’un appel vidéo avec le médecin des pompiers de Paris, cet homme, lui aussi sous le choc, tenait fermement mon téléphone portable. Tandis que je dévoilais, à distance, tant bien que mal, l'ampleur des blessures au médecin lors de cette scène tout simplement surréaliste ! ", raconte-t-il.

La victime hors de danger

Contacté par Midi Libre mardi 3 septembre, Alexandre indique que l’homme agressé alors évacué à l’hôpital en état d’urgence absolue avec un pronostic vital engagé, est aujourd'hui hors de danger. Son agresseur présumé, rapidement interpellé par ses collègues a, par ailleurs, lui, été déféré au parquet de Paris.

Une information judiciaire aurait dans la foulée été ouverte à son encontre pour "tentative de meurtre".