Loire-Atlantique : un lycéen radicalisé déféré après avoir menacé de mort sa professeure sur Telegram

Deux couteaux, un pistolet airsoft et un drapeau du groupe État islamique ont été retrouvés au domicile de cet élève d’un lycée de Rezé (Loire-Atlantique).

Le lycéen a été interpellé jeudi matin à son domicile et placé en garde à vue (illustration). LP/Arnaud Journois
Le lycéen a été interpellé jeudi matin à son domicile et placé en garde à vue (illustration). LP/Arnaud Journois

    Il est accusé d’avoir visé sa professeure sur Telegram. Un lycéen de l’établissement Jean Perrin de Rezé (Loire-Atlantique), dans la région nantaise, a été déféré après avoir été placé en garde à vue jeudi matin, pour des menaces de mort visant l’une de ses enseignantes et pour apologie de terrorisme, a annoncé vendredi le parquet de Nantes.

    Mercredi, une professeure a surpris le jeune homme de 17 ans simulant un tir avec une arme dans son lycée au moment de rendre un devoir, sur lequel se trouvaient des inscriptions en arabe, selon nos informations. « L’enseignante ayant repris cet élève suite à ce comportement inapproprié, celui-ci a présenté ses excuses », précise le rectorat de Nantes dans un communiqué diffusé ce vendredi après-midi. Le soir même, l’adolescent diffusait, sur Telegram, sous un pseudonyme de guerrier islamique, des messages de menaces de mort en indiquant vouloir poignarder sa professeure.

    Dans la nuit de mercredi à jeudi, le parquet de Nantes a été alerté par « un service de renseignement » qu’un lycéen scolarisé à Rezé avait indiqué sur un réseau social qu’il comptait « planter à la jugulaire le lendemain l’un de ses professeurs, tout en s’affichant comme adepte du mouvement État Islamique », confirme, auprès de la presse, le procureur de la République de Nantes Renaud Gaudeul.

    Une garde à vue et une procédure disciplinaire

    Le lycéen a été interpellé jeudi matin à son domicile et placé en garde à vue. Lors d’une perquisition chez lui, deux couteaux, un pistolet airsoft et un drapeau du groupe État islamique ont été retrouvés. Son matériel informatique a été saisi. Le parquet a confié la suite des investigations au Groupe de Lutte Antiterroriste du Service Interdépartemental de la Police Judiciaire à Nantes.

    Une première exploitation de ses outils numériques et téléphoniques a permis de retrouver des communications sur TikTok et Telegram dans lesquelles il diffusait des actions violentes de l’État Islamique, d’après la même source.

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    À l’issue de sa garde à vue, le jeune homme a été déféré et présenté devant un magistrat instructeur de Nantes « des chefs d’apologie publique d’un acte de terrorisme commis au moyen d’un service de communication au public en ligne, et de menaces de mort à l’encontre d’une personne chargée d’une mission de service public ».

    Le parquet a requis un mandat de dépôt à l’encontre du mis en cause, inconnu des services de police, et la décision du Juge des libertés et de la détention (JLD) devrait être rendue dans la soirée. Le jeune homme ne présente pas d’antécédent judiciaire.

    Il « fera l’objet d’une procédure disciplinaire », annonce, de son côté, le rectorat de Nantes. « Les services académiques sont en contact avec l’équipe de direction de l’établissement. L’enseignante bénéficie d’un accompagnement ainsi que de la protection fonctionnelle qui lui a été accordée par Madame la rectrice », poursuit le rectorat.